Merzak Allouache nous entraine sur les hauteurs d’Alger la Blanche. « Les Terrasses », le nouveau film du réalisateur franco-algérien qui sort ce mercredi 6 mai sur les écrans en France, est à la fois lumineux et noir, avec des moments doux et d’autres qui nous entrainent dans les bas fonds de la capitale de l’Algérie.
Ce sont cinq terrasses qui dominent la Baie d’Alger. Cinq histoires, indépendantes les unes des autres qui s’enchevêtrent et se bousculent le temps d’une journée. Il y a cette mère âgée, sans ressource, qui vit dans un gourbi, avec sa fille et son petit fils drogué. Un fou, enchaîné comme un chien dans sa niche. Un homme qui torture son frère pour lui extorquer des papiers. De jeunes musiciens en quête d’un lieu pour répéter.
De quartier en quartier ou plutôt de terrasse en terrasse, Merzak Allouache montre une société algérienne explosée, diffractée en autant de planètes que d’individus, indifférents les uns aux autres. Le film est rythmé par les appels à la prière, mais le cinéaste montre la religion sous son jour le plus sombre, il filme l’hypocrisie, la violence et la corruption.
Les Terrasses parle aussi de la jeunesse qui rêve de musique, de cinéma et de jours meilleurs, cette jeunesse d’Alger qui, plutôt que de regarder les épaves amoncelées par terre, continue envers et contre tout à s’extasier devant la beauté des cieux d’Alger.