Auteur d’une belle saison avec le Sporting Portugal (26 buts en 31 matches), Islam Slimani est le deuxième meilleur buteur du championnat portugais et le meilleur buteur actuel des Africains qui évoluent en Europe. Son coéquipier chez les Fennecs, Carl Medjani, nous éclaire sur l’ancien joueur du Chabab Riadhi Belouizdad d’Alger.
« Depuis ses premières sélections avec l’Algérie, j’ai vu un buteur ». Carl Medjani, capitaine des Fennecs, ne tarit pas d’éloges sur son compatriote. D’ailleurs, quand Islam Slimani a débarqué chez les Verts en 2011, il jouait au Chabab Riadhi Belouizdad d’Alger et avait terminé la saison comme meilleur buteur d’Algérie.
La confiance de Vahid Halilhodzic
Repéré par Vahid Halilhodzic, entre les deux hommes le courant est très vite passé et l’ancien sélectionneur de l’Algérie n’a jamais lâché son poulain. Même quand celui-ci avait été très critiqué lors de la CAN 2013 en Afrique du Sud, où il n’avait pas trouvé le chemin des filets lors des trois rencontres du premier tour.
« Vous savez, on peut se tromper sur un défenseur, mais rarement sur un attaquant. Moi, je l’avais découvert en regardant le championnat d’Algérie et je l’avais tout de suite remarqué. Personne ne m’avait conseillé, ni demandé de le prendre », nous racontait Vahid Halilhodzic en juin 2013. A l’image de l’équipe d’Algérie, Islam Slimani, bientôt 28 ans, s’est bonifié avec le temps et atteint désormais sa vitesse de croisière.
« Aujourd’hui, si j’étais entraîneur de l’équipe nationale, je mettrais le nom de Slimani sur le tableau et je ferais une équipe autour de lui », lance Carl Medjani. Il faut avouer que le natif d’Alger a faire taire quelques détracteurs à force de travail et d’abnégation. Lors de sa première saison au Sporting Portugal en 2013-2014, il inscrivait 8 buts en 28 rencontres en championnat. L’année suivante, il en ajoutait quatre pour 21 matches. Aujourd’hui, il affole les compteurs. « Le Slimani qui jouait en Algérie et le Slimani d’aujourd’hui, ce n’est pas la même chose. Je suis arrivé un peu « brut » et j’ai beaucoup progressé au Sporting », a-t-il confié récemment au quotidien L’Equipe.
Un super coéquipier
« Islam c’est un super coéquipier, un gagnant, et ça pourrait même être un super capitaine », raconte Carl Medjani. Parti de la 3e division avec la Jeunesse sportive madinet Chéraga, Slimani a marqué sur tous les terrains, que ce soit avec la sélection, avec son club portugais ou encore lors de ses années dans ses clubs algériens. Il peut se targuer d’avoir été buteur en Coupe d’Afrique, en Europa League, en Ligue des champions et en Coupe du monde.
« Donnez-moi un attaquant dans le monde qui est capable de marquer dans toutes les compétitions qu’il a jouées. Seuls les grands attaquants sont capables de cela », avance Carl Medjani. « Dans les deux ou trois prochaines années, il peut faire partie des meilleurs clubs du monde et tourner au minimum à 20 buts par saison », s’enthousiasme-t-il.
Le Fennec du Mondial 2014 au Brésil
Lors du Mondial 2014 au Brésil, Slimani a été élu homme du match par la Fifa pour deux rencontres : face à la Corée du Sud et face à la Russie. Contre les Russes, son but à la 60e minute, alors que les Fennecs sont menés, envoie l’Algérie vers un huitième de finale historique. « La star, pour moi, c’est Slimani », avait balancé Ali Benarbia, élu meilleur joueur algérien en 2002, sur les antennes de RMC en France.
Quand il parle en français, son accent ne trompe pas. Islam Slimani est donc un pur produit de la formation algérienne. « C’est un modèle de réussite pour tous les jeunes locaux qui souhaitent embrasser une carrière internationale », confie Carl Medjani qui insiste pour que l’on ne minimise pas le parcours de son compatriote qu’il considère comme un des meilleurs attaquants africains du moment.
Considéré comme un bout-en-train par ses coéquipiers en sélection, Islam Slimani devrait quitter le Sporting Portugal pour un club plus huppé et pour d’autres challenges. « Avec lui, on peut refaire le monde, rire toute une nuit. C’est un gars formidable et on n’a pas souvent été très tolérant à son égard. Je lui souhaite de faire la plus belle des carrières. Il peut être fier de lui et en équipe d’Algérie, nous, nous sommes heureux de l’avoir », conclut Carl Medjani.