Le général à la retraite, Khaled Nezzar, a réagi à la condamnation du général Hassan à cinq années de prison ferme en prenant publiquement sa défense. Dans une tribune publiée, ce samedi 28 novembre, sur le site Algérie Patriotique, l’ex-ministre de la Défense s’est dit « surpris par la sévérité de ce jugement qui efface d’un trait toute une carrière d’un homme qui a voué sa vie pour le service de la Nation », et a qualifié la condamnation de « criminelle et infamante ».
Déclarant s’être « volontairement abstenu de la moindre démarche et de toute déclaration publique afin de ne pas perturber le libre déroulement du procès », le général Nezzar a estimé que les poursuites dont faisait l’objet le général Hassan « n’auraient jamais dû relever du domaine pénal », et auraient dû « se limiter à l’aspect disciplinaire ».
Dans sa défense du général Hassan, poursuivi pour « infractions aux consignes et destruction de documents », le général Nezzar s’étonne qu’on « exige d’un chef des services de renseignement de respecter des consignes générales, alors que ses missions imposent que l’on s’affranchisse parfois de la contrainte imposée par les règles et la transparence. La destruction de documents qui se rapportent [au renseignement et aux opérations secrètes] peut se comprendre », ajoute-t-il. L’ex-Chef d’État-major de l’ANP considère par ailleurs « que pareil jugement énoncé au tribunal militaire d’Oran peut faire jurisprudence et, dans ce cas-là, les conséquences seraient fâcheuses, surtout eu égard à la confiance que doivent nourrir les soldats, sous-officiers et officiers vis-à-vis de leur hiérarchie ».
Khaled Nezzar estime aussi qu’il est « curieux que ce procès intervienne à ce moment précis où des turbulences sont constatées au plus haut sommet de l’État – la maladie du Président, la course effrénée pour le pouvoir, la lutte des clans et j’en passe ». Le général Nezzar juge « les déclarations et les postures des uns et des autres » comme étant « la preuve irréfragable que quelque chose va mal dans la ‘maison Algérie’ », avant de lancer un appel au président Bouteflika, considérant « qu’il est nécessaire que le plus haut Magistrat du pays y mette un terme pour le bien de tous et la stabilité de la Nation ».
L’ex-ministre de la Défense se demande enfin « si le général Hassan n’a pas servi d’alibi aux ‘commandeurs’ de cette mascarade ». Selon lui, « traitée dans un climat serein, ce que l’on peut qualifier aujourd’hui ‘d’affaire Hassan’ n’aurait jamais eu un tel retentissement ». Khaled Nezzar affirme, en effet, que le général Toufik « alors qu’il était encore en service, avait, à travers une correspondance adressée au président de la République, expliqué les tenants et les aboutissants de cette affaire. Il avait souligné qu’en tant que chef hiérarchique direct du général Hassan, il était responsable de tout ce qui pouvait être reproché à ce dernier et qu’en conséquence, il en assumait l’entière responsabilité. Il n’y a pas eu de réponse à ce jour… », conclut-il.