Un plan de développement très ambitieux a été tracé par le Groupe industriel public des ciments d’Algérie (GICA) pour pallier le marché déficitaire en ciment. Un marché dont les importations sont estimées actuellement à 3,5 millions de tonnes. Selon le directeur général de ce groupe, M. Rabah Guessoum, d’ici à 2016, ce marché deviendra « mature ». Une étape qui, une fois atteinte, permettra d’« absorber » le déficit chronique que connaît ce matériau. Il a fait savoir que le groupe (GICA) à lui seul, va rajouter 4 millions de tonnes à la fin de 2016 avec l’extension des capacités de production des cimenteries de Chlef et de Aïn Kebira (Sétif), dont les travaux ont déjà été lancés, lesquels vont
permettre au groupe d’atteindre une production globale de 15,5 millions de tonnes (MT) par an à fin 2016, soit une augmentation de 4 millions de tonnes. Ainsi, la production de la cimenterie d’Aïn Kebira triplera ainsi pour passer d’1 MT de ciment actuellement à 3 MT à la fin 2016, tandis que celle de Chlef devra doubler en passant de 2 à 4 MT annuellement, précise le premier responsable de GICA. Il nous a précisé également en marge de la cérémonie de signature d’une convention de collaboration scientifique et technologique entre la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT) et le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), que les opérateurs privés auront également leurs parts et contribueront à booster la production nationale en ciment en mettant sur le marché 3 millions de tonnes de ciment. « La priorité est de satisfaire le marché national en qualité et en quantité mais compte tenu du positionnement de l’Algérie, l’objectif est également de se positionner à l’exportation à moyen terme », explique M. Guessoum, en ajoutant toutefois : « On essaye chaque jour de ramener une quantité supplémentaire sur le marché national pour absorber le déficit, vu que l’orientation politique va vers la diversification des produits tout en mettant un frein à la dépendance des hydrocarbures. Le travail qu’on est en train de faire va donner ses fruits à moyen terme », précise-t-il. Dans ce sillage, le même responsable a souligné que le GICA va investir 154 milliards de dinars pour porter sa production de ciment à 18,5 millions de tonnes à fin 2017, contre 11,5 MT actuellement, soit une augmentation de 38%. Ces investissements portent sur l’extension des capacités de production de deux cimenteries existantes et la réalisation prochaine de deux nouvelles usines. Ces dernières seront installées à Béchar et à Oum El Bouaghi et leur entrée en production est prévue pour fin 2017. Le groupe GICA est en phase de réception des offres des soumissionnaires pour la réalisation de ces deux cimenteries dans un délai fixé à 36 mois. La future usine d’Oum El Bouaghi, qui produira 2 MT par an, sera détenue en partenariat avec le groupe public du BTPH Cosider, conformément aux orientations des pouvoirs publics visant à encourager le partenariat public-public. Concernant la future cimenterie de Béchar, qui sera dotée d’une capacité de production d’un million de tonnes de ciment par an, celle-ci aura des capitaux qui seront détenus uniquement par le groupe GICA. En outre, un projet de construction d’une autre cimenterie à El Bayadh qui devra produire un autre million de tonnes de ciment par an est en phase de négociation avec un partenaire étranger, avance M. Guessoum. Sachant qu’actuellement, l’Algérie dispose de 14 cimenteries publiques et privées d’une capacité de production globale de près de 19,5 millions de tonnes par an, alors que la demande est de 24,5 MT annuellement, soit un déficit, difficilement résorbable, de cinq millions de tonnes. Kafia Ait Allouache