Fini les plages privées sauvages en Algérie. Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales veut faire table rase dans l’attribution de concessions de plages, pour éviter leur gestion anarchique et rendre les plages gratuites.
Une décision très attendue par les Algériens qui payaient rubis sur l’ongle leur après-midi à la plage. Si en Algérie, n’importe qui s’octroie une parcelle de plage sans consulter quelconque autorité, dans d’autres pays, des règles strictes sont imposées. Le premier loueur de parasols ne peut s’accaparer une plage. Lorsque la location d’un parasol ou d’une table varie entre 500 et 1 500 dinars sur les plages algéroises, dans d’autres pays pour ce prix vous obtenez bien plus qu’un peu d’ombre.
Quand la loi veille…
En France par exemple, l’obtention d’une concession est soumise à une réglementation rigoureuse. Ce sont les communes qui les gèrent et elles peuvent les sous-louer le temps d’une période estivale à des entreprises à la condition que « son activité doit avoir un rapport direct avec l’exploitation de la plage (activités balnéaires, restauration…).
Le concessionnaire doit permettre l’usage libre et gratuit de la plage, notamment en garantissant un accès libre des piétons à la mer », précise la législation française.
Pas question de grignoter chaque parcelle de la plage.
La concession a seulement un « caractère saisonnier de l’occupation du domaine public (limitée à 6 mois par an maximum) ».
En Tunisie, il existe une Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL), dépendant du ministère de l’Environnement et du Développement durable, chargée de veiller à la bonne gestion de ces plages.
Des labels de qualité
Ce sont surtout les pays à forte fréquentation touristique qui ont tendance à s’imposer des exigences pour accueillir décemment leurs visiteurs .Ainsi, les plages privées en France, par exemple, sont certes onéreuses – rien en dessous de 15 euros la journée – mais vous avez accès à votre parasol, transat, des sanitaires, et parfois un restaurant ou café à votre service. Elles s’imposent des critères de qualité.
Au Maroc, l’accès aux plages privées peut commencer à partir de 10 euros le transat pour la journée, mais les plages disposent également d’aires de jeu pour les enfants, d’une surveillance, de douches et sanitaires, d’activités nautiques.
En Algérie, les plages équipées de douches sont rares.
Il existe, par ailleurs, des labels de qualité que certains concessionnaires tiennent à posséder pour s’attirer une clientèle. Les concessionnaires en France, Tunisie ou au Maroc se prêtent au jeu du label de qualité Pavillon bleu. Cette référence est attribuée après une étude menée par La Fondation pour l’éducation à l’environnement, une ONG basée au Danemark qui est active dans le monde entier. Elle impose différents critères allant du respect de l’environnement et de l’eau, à l’accessibilité à la plage, l’offre d’un minima de services comme des sanitaires ou encore un niveau de sécurité adéquat. La Tunisie, par exemple a obtenu son premier Pavillon bleu en 2008, et aujourd’hui elle dispose de 18 plages possédant ce label. L’Algérie ne fait pas partie du programme.
Des références qui importent aux concessionnaires de ces pays touristiques car ils veulent pérenniser leur activité. Alors que les plages algériennes accueillent les estivants locaux, et, il faut le dire… se contentent du minimum.
Par Amina Boumazza