Le procès de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest qui se déroule à la Cour d’Alger a continué vendredi pour son sixième jour consécutif. Le procureur de la République a qualifié les faits de « dangereux » vu qu’ils ont porté atteinte à l’économie nationale et à la réputation de l’Algérie qui était en phase de construction et d’attraction des investisseurs étrangers.
Le procureur a requis une peine de 20 ans de prison contre Khelladi, le directeur des nouveaux projets des autoroutes et un officier retraité avec une amende de 5 millions de dinars. Il a requis la même peine de prison contre Chani Medjdoub, un homme d’affaires algéro-luxembourgeois avec une amende de 8 millions de dinars.
Le premier a été accusé de constitution d’association de malfaiteurs et de corruption alors que le deuxième a été accusé d’avoir dirigé une association des malfaiteurs, de corruption et de blanchiment d’argent.
Le procureur a, également, requis une peine de prison de 15 ans de prison contre Adou Tadjeddine, un homme d’affaires et propriétaire des entreprises de pêche ainsi que Hamdane Salim, directeur de planification au ministère des Transports. Ils sont accusés d’avoir constitué une association des malfaiteurs et d’avoir reçu des privilèges non mérités.
Une peine de 8 ans de prison et une amende de 8 millions de dinars ont, aussi, été requises contre Adou Sid Ahmed, un homme d’affaires ainsi qu’une peine de 8 ans de prison contre Alab Kheïr, un homme d’affaires avec une amende d’un million de dinars.
Le procureur de la République a, également, requis une peine de 3 ans de prison et une amende d’un million de dinars contre Ouazane Mohamed alias Colonel Khaled, un ancien cadre au ministère de la justice, accusé d’avoir reçu des privilèges non mérités.
Le procureur de la République défend le DRS
« Nous ne sommes pas devant de simples gens. Chani est un expert financier, Khelladi est également un expert et a des diplômes », a indiqué le procureur de la République.
Il a défendu le DRS et l’effort qu’il a fait lors des investigations dans le dossier de corruption qui a touché les ministères des Travaux publics et des Transports. Selon lui, l’appareil sécuritaire a contribué à la révélation des détails du scandale.
L’affaire a atteint le secteur des transports
Le procureur de la République a divisé les accusés en deux groupes dont un est accusé d’avoir contribué à la corruption au ministère des Travaux publics. A leur tête, Khelladi, Chani, Bouchama et Ouazane. Le deuxième groupe aurait, selon lui, contribué à la corruption qui a touché les projets du ministère des Transports relatifs au tramway, au métro et aux ascenseurs. Il s’agit de Sid Ahmed, Hamdane Salim, les sœurs Ghrib et Alab Kheïr.
Khelladi refuse d’assumer la responsabilité
Le juge Hilali Tayeb a interrogé les témoins en présence des concernés. Le témoin Z. Mohamed, le directeur de l’Agence nationale des autoroutes a indiqué que son agence assume la responsabilité pour le retard enregistré au projet. Le juge lui répond : «Donc, c’est le Trésor qui paie le prix de ce retard ».
Interrogé sur le changement du siège de l’agence de la Safex vers Dely-Brahim et sur la demande de Khelladi à Cojal de louer un nouveau siège, le témoin a précisé qu’il «n’était pas au courant». Alors, le juge s’est adressé à Khelladi : «Avez-vous entendu le témoin qui confirme que les travaux supplémentaires ne s’inscrivent pas dans le contrat ? » Khelladi l’interrompe et s’adresse au témoin : «Comment vous n’êtes pas au courant ? Cela ne m’étonnerait pas. Le ministre lui-même avec qui j’avais de bons rapports a nié tout ».echrouk