la société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) comptait recruter, à partir de 2015, près de 8.000 ingénieurs et techniciens supérieurs, dans le cadre d’un concours national, qui devront suivre auparavant une formation à l’Institut algérien supérieur du pétrole (IAP) dans différentes spécialités du secteur.
Le ministre qui répondait à la question orale d’un membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) a indiqué que Sonatrach avait opté pour le système des concours pour le recrutement de ses employés, dont celui qui a vu la participation de près de 50.000 universitaires postulants pour 5000 postes de techniciens supérieurs et 3.000 ingénieurs devant suivre auparavant une formation au niveau de l’IAP.
Les jeunes diplômés concernés seront formés à partir de cette année, dans le cadre des démarches du secteur visant à doubler la production des hydrocarbures, à travers le développement des gisements existants et l’intensification des opérations de recherche et de prospection de nouveaux gisements, a-t-il dit.
Le groupe Sonatrach qui consent de grands efforts pour recruter de jeunes diplômés et qui aura besoin à l’avenir de plusieurs dizaines de milliers de spécialistes dans le domaine dont des ingénieurs et des techniciens supérieurs, prévoit d’organiser des concours nationaux annuels pour choisir les meilleures compétences, les former dans ses instituts et les recruter.
Historique de l’intégration de l’IAP à Sonatrach
En 1990, l’Algérie entamait sa cinquième année de crise, contrainte de répondre à une demande de plus en plus forte dans la formation supérieure, les pouvoirs publics décident d’intégrer les instituts dits de « technologie » qui servaient de support de formation aux différents secteurs à l’enseignement supérieur. Mais pour des raisons stratégiques, d’ailleurs évidentes, l’IAP a vu ses objectifs réorientés pour consacrer ses activités à la formation de spécialisation nécessaire au secteur des hydrocarbures et ce, en étroite collaboration avec les utilisateurs. Les conséquences immédiates ont consisté en :
-Un arrêt d’une nouvelle rentrée de bacheliers ;
-Un recrutement provisoire et exceptionnel des étudiants ayant effectué les deux premières années du tronc commun technologie ;
-Continuer d’accepter les bacheliers pour les Centres de Skikda et Arzew en attendant les changements des statuts.
Plusieurs groupes de réflexion ont été mis en place pour proposer un statut à même de répondre à ces besoins. Le débat a porté globalement sur deux orientations :
– Sa transformation en un établissement public à caractère scientifique et technique, spécialisé dans le domaine de l’énergie et des hydrocarbures doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, administrative et pédagogique placé sous tutelle du ministère de l’énergie. Il aurait fallu dans ce cas procéder à une modification de son statut défini dans le décret N° 73-51 du 28/02/73.
– L’intégrer carrément au secteur économique, auquel cas il faudrait procéder à sa dissolution.
Après étude et analyse des différentes options depuis plusieurs années et dans des circonstances particulières qu’il est inutile de rappeler pour des raisons propres au secteur, il a été décidé d’intégrer cet institut à Sonatrach, jugée capable de représenter le secteur de l’énergie et par voie de conséquence il fallait le dissoudre ce qui fût fait en juin 1999. Le rappel de ces étapes est important pour mettre l’accent sur le fait que même si l’objectif principal de l’Intégration est clair et qui consistait à répondre aux besoins du secteur de l’énergie comme défini précédemment, ces besoins justement demeurent pour un groupe d’entreprises en perpétuelle restructuration difficilement identifiables et c’est là où réside la principale difficulté pour mener à bien le plan de redéploiement.
3- Des objectifs de cette intégration en juin 1999
Sur insistance personnelle de Youcef Youcefi alors ministre de l’énergie et des mines, et au lendemain de son intégration à Sonatrach, cette dernière a créé un projet pour redéployer les activités de l’institut afin de le porter au niveau d’une université pétrolière et gazière et un centre de recherche de rang international. Le motif paraît logique d’autant plus que SONATRACH devra s’inscrire d’une manière effective dans les grands challenges technologiques de l’industrie pétrolière et gazière Internationale. Cette Industrie est marquée par des transformations structurelles à l’échelle mondiale et a considérablement modifié les rapports de force qui en découlent. Une compétition concurrentielle s’est instaurée pour rendre la pérennité des acteurs plus sévère. Pour surmonter ces contraintes, il faudrait améliorer sans cesse les performances et développer l’esprit créateur et innovant. Cette université devra permettre de fournir l’élément humain indispensable pour assurer ce défi.
Ce projet s’est fixé comme objectifs de :
– Garder la même dénomination IAP et l’intégrer totalement à Sonatrach.
– Adapter et assurer une cohérence des nouvelles missions confiées à cet Institut avec le redéploiement du secteur de l’énergie et des mines en général et de Sonatrach en particulier, en tenant compte bien entendu du contexte actuel des réformes économiques.
– De mettre tous les moyens humains, matériels et financiers pour aboutir à un pôle d’excellence et de référence. Le processus de redéploiement a visé cinq axes d’activité :
– La formation d’ingénieurs spécialisés de très haut niveau dotés dès le départ d’une solide base scientifique et technique et d’un professionnalisme confirmé et en étroite adéquation avec les besoins et les objectifs du secteur utilisateur.
– La formation postgraduée
Elle devra se faire en partenariat avec les universités nationales et surtout étrangères et être en synergie avec les préoccupations du secteur de l’énergie et des mines. Cette formation visera à long terme d’affirmer la vocation industrielle de l’IAP et la positionnera parmi les premiers instituts mondiaux spécialisés dans les hydrocarbures et les mines.
– La formation des techniciens supérieurs.
Elle sera assurée par les deux centres régionaux de l’est et de l’ouest et bénéficie d’un environnement qui lui facilite les relations avec l’industrie pour donner aux élèves les moyens d’une formation pratique performante.
– La recherche scientifique et technique appliquée à l’industrie des hydrocarbures.
Son objectif est de permettre à court terme de jouer un rôle crucial dans la maîtrise et la diffusion de nouvelles technologies en vue de leur application effective dans l’industrie des hydrocarbures. Elle constitue un domaine privilégié de formation et de résolution des problèmes industriels. Il faudrait réserver à cette activité une importance particulière non seulement sous l’égide de Sonatrach mais impliquer ses partenaires nationaux et étrangers.
– La formation continue et le recyclage permanent.
Elle touche des ingénieurs d’Etat, ceux d’application et des techniciens du secteur de l’énergie, pour adapter régulièrement leurs connaissances au développement de la technologie. Elle est une forme concrète de prise en charge réelle et efficace des problèmes du secteur.