Les élections locales de 2017 en Algérie marquent un tournant, elles s’organisent dans un contexte de digitalisation accentuée de la société.
Si depuis hier à minuit, les lois de la République interdisent toute activité politique en prévision des élections locales du 23 novembre prochain, tel n’est pas le cas sur «la République de Facebook». C’est justement depuis hier à minuit, que les partis politiques mettent le paquet pour une campagne virtuelle. Il y a, pour ainsi dire, un «NET» basculement de la campagne électorale et ce n’est pas un simple effet de mode. C’est une tendance lourde et une exigence sociale sur fond de désaffection pour la chose politique. Telle que pratiquée… à l’ancienne. Les partis ont parfaitement reçu le message social et ils ont pour la plupart peaufiné des stratégie d’attaque pour capter un électorat déterminant, composé pour la plupart de jeunes. Des pages Facebook très animées, des flots d’images et de vidéos assorties de milliers de commentaires. Tout y est pour capter cette cible privilégiée:ils s’appellent les cybermilitants, les cyberélecteurs, et constituent la voie la plus bruyante de la scène politique. Les élections locales de 2017 en Algérie marquent un tournant, elles s’organisent dans un contexte de digitalisation accentuée de la société. «Nous sommes certes exclus de certains médias mais je sais que par une action bien menée sur Facebook, je capte dix fois plus d’électeurs potentiels qu’une émission de télévision», se réjouit ce chef d’un parti d’opposition. Les derniers chiffres révélés lors du Salon Med It sont à bien des titres, éloquents et justifient parfaitement les propos de ce chef de parti: l’Algérie compte 20,8 millions d’internautes, on recense 20 millions de comptes Facebook et 26,676 millions d’Algériens connectés à l’Internet mobile. Mieux encore, ajoute cette même étude, 65% des internautes passent trois heures ou plus sur le Net et ils sont 90% à passer deux heures ou plus sur le «NET». C’est la société 2 PI qui a réalisé cette étude en 2017 intitulée «Algeria Digital Trends» qui nous livre ainsi les dernières tendances et l’évolution de l’Internet en Algérie. Une révolution underground qui s’opère où tous les faits et gestes politiques sont passés au crible, commentés et analysés. Sur un terrain aussi vaste, sans limites, sans règles, sans restrictions, les partis jouent leur va-tout. Si sur le terrain réel, ils justifient parfois leur manque d’adresse et d’innovation dans le discours, il en est autrement sur le terrain virtuel. Il suffit juste de faire preuve d’imagination et de créativité pour capter des électeurs.