C’est une mission des plus ardues que celle du Conseil constitutionnel chargé de l’examen de la multitude de recours déposés par les partis politiques ayant pris part aux législatives de jeudi dernier .
On peut dire que c’est quasiment l’ensemble des formations politiques qui sollicitent l’institution que préside M. Mourad Medelci réclamant une révision à la hausse, bien sûr, de leur score obtenu et annoncé vendredi dernier, par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. De sources concordantes, l’on apprend que le nombre de recours introduits par les partis auprès du Conseil constitutionnel avoisine la centaine de requêtes, voir plus. Même le FLN, pourtant sorti grand vainqueur de l’élection avec 164 sièges obtenus, a adressé par moins de 25 recours auprès du conseil constitutionnel, indique t-on de sources proches du parti.
A propos du doyen des partis politiques, rappelons cette première réaction de son secrétaire général, Djamel Ould Abbès qui, juste après l’annonce des résultats par le ministre Bedoui, a indiqué aux médias que le nombre de sièges devant revenir au FLN dépassait selon lui la barre de 170. Toutefois, si Ould Abbès n’a pas élevé le ton de la contestation, puisque après tout le FLN conserve toujours sa position de première force politique du pays, ceci n’a pas été le cas pour d’autres leaders de partis politiques à l’exemple de Louisa Hanoune du Parti des Travailleurs, où encore Abderrezak Makri du Mouvement de la société de la paix. Ces deux partis totalisent à eux seuls une trentaine de recours déposés au Conseil constitutionnel indique t-on de sources fiables. Le MPA a par ailleurs fait part de son intention d’introduire 18 recours, a en effet indiqué le président du parti, Amara Benyounès lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce samedi à Alger. Le président du pari TAJ, Amar Ghoul, nous a confié hier que sa formation a introduit 8 recours, tandis que le front El-Moustakbal a annoncé par la voix de l’un des ces militants cadres qu’il a déposé 5 recours au niveau Conseil constitutionnel. A l’évidence, la liste des dépositaires de recours est encore longue. Elle comprend d’autres partis à l’exemple du FNA dont le président, Moussa Touati serait même allé jusqu’à entamer une grève de la faim pour contester le score obtenu par son parti. Celui-ci qui comptait une vingtaine de siège dans l’Assemblée sortante n’a obtenu cette fois-ci qu’un seul siège. Un score que le président du FNA refuse d’admettre. Il propose même que tous les résultats de l’élection de jeudi dernier, soient annulés sine die et refaits. Hallucinant certes comme proposition, mais Moussa Touati à dû certainement s’exprimer alors qu’il était encore sous le choc. Virulente a été, en outre, la réaction de Abdallah Djaballah dans sa façon de contester les résultats des législatives. Il est donc attendu de voir celui-ci recourir au Conseil constitutionnel pour réclamer plus de voix au profit de l’Alliance : Ennahdha -Adala – Bina qui a obtenu 15 sièges et qui sont loin de la contenter apparemment.
En attendant le «verdict» du Conseil constitutionnel, il est utile de rappeler par ailleurs, que durant la journée de jeudi , les 6.000 représentants répertoriés des partis politiques étaient dans leur majorité absents au niveau des centres et bureaux de vote. Selon les chiffre communiqués par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales à ce sujet, seuls 39 % des l’ensemble de ces représentants ont assisté aux dépouillements des voix. Leur présence tout au long de l’opération de vote n’a pas dépassé les 29%, toujours selon le pourcentage présenté par M. Nouredine Bedoui. L’on se demande dans ce cas, pourquoi l’on s’empresse de crier aux dépassements, si l’on n’y a pas assisté soi-même !