Au douzième jour de la campagne électorale, les candidats aux législatives du 4 mai prochain ont accordé leurs discours de campagne avec la célébration du printemps amazigh, de même qu’ils ont souligné toute l’importance de préserver l’unité nationale. Les chefs de parti qui se sont exprimés jeudi dernier ont également appelé les citoyens à se présenter massivement aux urnes, le jour du scrutin, aux fins d’élire les représentants du peuple au sein de la future Assemblée populaire nationale.
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) a déclaré que l’« unité du peuple algérien et du territoire national sont des principes fondamentaux » et que « nul n’a le droit d’y toucher ». M. Djamel Ould Abbès qui a animé, jeudi, un meeting populaire à Sétif a ajouté : « Nous ne céderons pas un iota, ni un grain de sable, de notre chère patrie ». Pour sa part, le secrétaire général du Rassemblement National Démocratique, RND, a plaidé, lors d’un rassemblement populaire organisé à Ain Témouchent, pour quatre axes, les principaux adoptés par le RND, lors de la campagne électorale et à leur tête, la protection du pays, sa stabilité et son unité. M. Ahmed Ouyahia a également insisté sur « l’amélioration de la gestion de l’Algérie, la relance économique à travers une exploitation optimale des ressources et l’amélioration des politiques sociales en Algérie ». Lors d’un meeting populaire à Boumerdès, la SG du Parti des travailleurs (PT) s’est engagée, à œuvrer à l’institution d’un secrétariat d’Etat chargé, exclusivement, de la promotion de tamazight et de la question amazigh dans le pays. Mme Louisa Hanoune a promis de veiller à la promotion de ce « composant essentiel de l’identité nationale » par l’affectation d’un budget « important » pour ce portefeuille ministériel, destiné notamment à la formation d’enseignants et de traducteurs, susceptibles de généraliser l’usage de cette langue à tous les services administratifs, la justice et autres secteurs. Mme Hanoune a, également, engagé son parti à plaider pour que le premier jour de l’an amazigh, soit le 12 janvier, puisse devenir « journée fériée et payée pour tous les Algériens ». De son côté, le SG du Mouvement populaire algérien (MPA) a affirmé « qu’après la démocratie calme, il fallait parvenir en Algérie à une paix linguistique car l’arabe et le tamazight sont désormais deux langues nationales officielles », affirmant qu’ « il n’y a plus de place pour la surenchère ». M. Amara Benyounès, tout en rappelant que l’Algérie avait eu son printemps amazigh durant les années 1980, bien avant le printemps arabe, soutient, d’autre part que « le tamazight a besoin d’un travail approprié de la part des experts, des spécialistes et des linguistes pour lui donner tous les moyens de devenir effectivement une langue nationale et officielle ».
Le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) s’est exprimé longuement, lui aussi, sur l’importance de « renforcer l’unité nationale et préserver les composantes identitaires nationales » pour « se prémunir contre toute tentative visant l’Algérie ». M. Mohamed Said a aussi insisté sur l’importance d’accorder un « intérêt particulier à l’histoire du pays et à la préservation de la mémoire collective », tout en réitérant son appel pour un vote massif le 4 mai prochain. De son côté, le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a affirmé que « le printemps arabe a été la cause de la destruction des institutions de plusieurs pays arabes », appelant, dans ce sens, à la préservation des constantes identitaires nationales, notamment l’identité amazigh qu’il considère comme « un premier pas pour la défense de l’unité nationale ». Le SG de l’ANR a relevé lors de son discours prononcé à Chlef que son parti a consacré un long chapitre à cette question dans son programme électoral dans le but de prémunir le tamazight de toute tentative d’utilisation à des fins de déstabilisation de l’unité nationale.
Tolérance et citoyenneté, deux valeurs à promouvoir
Il faut dire également que nombreux étaient les candidats ayant souligné, jeudi, la nécessité de promouvoir la tolérance et la citoyenneté, notamment dans le secteur de l’éducation nationale. C’est le cas notamment pour le président du parti Tadjamou Amal Jazaïr (TAJ) qui a, depuis Khemis Meliana (Aïn Defla), affirmé que l’école a un « grand rôle à jouer en matière d’enseignement des valeurs, se rapportant à la tolérance et à la citoyenneté ». Poursuivant ses propos, M. Amar Ghoul, a souligné l’impérieuse nécessité, voire l’impératif de « barrer la route à tous ceux qui veulent semer la zizanie et disloquer la société ». Le parti TAJ, soutient le président de cette formation politique, mène une campagne électorale « responsable » basée sur la persuasion loin de toute forme de diffamation ou de dénigrement. Il ajoute également que « les promesses irréfléchies ne font pas partie du lexique des militants du parti ». Le président du mouvement El Islah a appelé à Bordj Bou-Arréridj à « s’intéresser au citoyen algérien à travers un réel développement humain en procédant à une révision du système éducatif ». M. Filali Ghouini a exhorté les citoyens à « participer massivement aux élections afin de faire échouer les conspirations menaçant la sécurité et la stabilité du pays ». A Bordj Bou-Arreridj, le président du Front national algérien (FNA) a qualifié les prochaines législatives d’« opportunité pour le peuple algérien d’imposer le changement ». Relevant que son parti est mobilisé pour « préserver l’Algérie, défendre les intérêts du peuple et édifier un Etat fort avec le concours de tous les Algériens », M. Moussa Touati a appelé les citoyens en âge de voter à se rendre nombreux aux urnes, le 4 mai prochain. Ce même appel a été réitéré par le président du Parti de l’unité nationale et du développement (PUND) qui a, depuis Guelma, appelé « les citoyens de tous âges à voter massivement le jour du scrutin pour s’exprimer et choisir les candidats les plus à même de mener des réformes en profondeur dans l’ensemble des domaines », estimant que « l’abstention ouvrira la voie à la fraude ». M. Mohamed Dhif a mis en avant dans son discours « la nécessité d’une stabilité politique, seule alternative pour la relance socio-économique du pays », relevant que le programme de son parti met l’accent notamment sur « le rôle des PME comme locomotive de l’économie nationale ».
Soraya Guemmouri