L’équipe nationale, entame sa campagne Africaine contre la modeste équipe du Zimbabwe, pays dont les seuls faits marquants de son histoire à ce niveau sont les participations aux CAN 2004 et 2006.
Lors desquelles Les Warriors n’avaient pas réussi à s’extraire de leur poule, n’atteignant pas le tour suivant, mais avaient réussi deux exploits retentissants: Une première victoire historique contre l’Algérie en 2004 (2-1), puis une seconde contre le Ghana en 2006 (2-1).
Leurs seuls triomphes à ce jour phase finale du tournoi Africain. Il faut se souvenir aussi que le Zimbabwe nous avait laissé un goût amer lors des tristes éliminatoires de la Coupe du Monde 2006. Ils nous avaient obligé à partager les points à deux reprises, 1-1 à Harare puis 2-2 à Oran, pour s’adjuger par la même occasion une des places qualificatives pour la CAN 2006.
Un long écrémage et un stage précoce
Considérée comme l’un des « petits poucets » du tournoi, les responsables de la fédération zimbabwéenne ont mis le paquet au niveau de la préparation pour mettre les joueurs de sa sélection à niveau et ne pas rentrer bredouille ou dernier de la classe.
Lors du premier écrémage de l’effectif, ils ont d’abord fait un regroupement très tôt pour les locaux, une large revue d’effectif, qui a démarré en novembre dernier, couronnée par deux succès contre des voisins (Zambie 1-0 et Tanzanie 2-0). Ensuite, ils ont effectué une arrivée précoce dans la sous-région, pour mieux s’acclimater à la chaleur humide qui y règne, après un match contre les locaux Ivoiriens (0-0) juste avant de dévoiler la liste des 23.
Leur dernier match amical contre le Cameroun à Yaoundé (1-1), qui avait débuté avec une partie des remplaçants et qui avait vu des titulaires entrer dans le second « half », a montré une nouvelle fois que le Zimbabwe est une équipe au niveau homogène. Combative et disciplinée dans son 4-2-3-1 ou 4-3-3, mais elle peut aussi montrer certaines lacunes pour ce qui est de contenir un jeu rapide sur les côtés. Malgré le score flatteur, en sera-t-il de même face à des adversaires qui ne feront pas dans la précipitation en mode compétition ?
Bloc solide, discipliné mais faillible sur les côtés
A Yaoundé, le Zimbabwe était bien en place face à des Lions Indomptables, qui ont eu beaucoup de mal à faire bouger leur bloc pendant une large partie de la rencontre. Correctes dans les duels, les Warriors ont tenu bon en se montrant solides au milieu et en défense.
Au niveau de la construction du jeu, en mode possession, c’est une équipe qui a du mal à démarrer depuis son camp lorsqu’on lui laisse le ballon. En effet, c’est plutôt une équipe habituée à jouer le contre. Dans le camp de leur adversaire face à une défense regroupée, les joueurs prennent le temps d’attaquer avec prudence, cherchant à créer le décalages et jouer la profondeur. Le Zimbabwe apprécie le jeu sur les côtés et est réputé pour être une équipe qui cherche à basculer rapidement le jeu là où des espaces libres se créent.
Par contre, lorsque les Camerounais reprenaient le dessus, certaines faiblesses se remarquaient sur les côtés face à la vitesse et aux dribbles des Lions, surtout lorsque les hommes d’Hugo Broos forçaient côté droit. Quand le vitesse d’exécution est de mise, leurs latéraux sont inquiétés, ça semble rompre même ça ne craque pas.
Au niveau des résultats, ils sont en réussite, en n’ayant encaissé qu’un seul but lors des 4 matchs de préparation, en dépit de cette faiblesse criante. Les Zimbabwéens ont aussi ce mental et cette solidarité dans le jeu qui les pousse à aller chercher une dernière chance qui pourrait s’offrir à eux, alors qu’on les croyait KO debout, Ils ont failli réussir un hold-up, avec deux grosses occasions dans les arrêts de jeu.
Billiat, Mahachi et Katsande en vedettes
Au niveau des joueurs, le Zimbabwe est composé en majorité de joueurs expatriés dans des championnats de seconde voire « troisième » zone, et ne possède pas de vedette de renommée internationale. Le joueur qui se démarque est Khama Billiat, champion d’Afrique des clubs avec le Mamelodi Sundowns. Bon dribbleur, très vif balle au pied et avec du flair devant le but, c’est un milieu de poche comme cette partie de l’Afrique sait en produire. Il faudra le surveiller de très près, car dans un bon jour, il sait mettre le feu à lui tout seul.
Dans le même registre, Kudakwashe Mahachi s’illustre régulièrement sur son côté droit, balle au pied.
Au milieu de terrain, le capitaine Williard Katsande, véritable poumon de cette équipe qui veut faire parler d’elle au Gabon, est le premier à la récupération, c’est lui qui donne le tempo et oriente le jeu.
Des problèmes de gestion récurrents
Malgré ces belles promesses collectives et individuelles, le Zimbabwe reste une sélection avec de gros problèmes de gestion, qui inhibe son émergence sur le plan continental depuis des années.
Comme nous l’avons vu la semaine dernière, lorsque les joueurs se sont plaints ouvertement de leurs primes auprès de la Fédération, en convoquant les médias, de quoi saper le moral de tout un groupe.
Leur sélectionneur, quant à lui, était resté plusieurs mois sans être payé, lorsque l’année dernière, un mécène de la fédération avait coupé le robinet.
Et que dire de ces binationaux nés en Angleterre qui refusent ou hésitent à rejoindre la sélection à cause de simples problèmes administratifs ?
Outre ces considérations historiques et techniques, face à ces joueurs au physique et au jeu typique d’Afrique australe: rapides, endurants, qui raffolent de contre-attaques et des espaces libres, à nous de faire parler notre talent, notre technique et de coordonner nos placements, pour ne plus faire ces cadeaux inutiles. Mais aussi de leur imposer un jeu physique et direct pas facile à tenir, comme le Cameroun a essayé de le faire mais sans réelles inspirations.
Cet Algérie-Zimbabwe version 2017, est le match qui doit nous permette de bien entamer la poule, en capitalisant un maximum au classement de cette poule B, avant d’entamer les deux gros matchs, qui attendent la « génération Mahrez ».
DZfoot.com