Un événement politique majeur, déterminant pour l’avenir du pays. Le symbole de consécration de la pratique démocratique dans sa spécificité algérienne bien particulière, eu égard à cette évolution consolidant l’ancrage d’un État de droit. Les législatives d’aujourd’hui représentent en effet le couronnement d’un processus d’édification et de consolidation de l’unité et de la souveraineté nationales.
Bien évidemment, dans toute sa diversité politique consacrée depuis l’avènement du multipartisme, nettement revalorisée sous la gouvernance judicieuse du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ces réformes et actions menées dans le cadre de son projet de renouveau national, pour l’émergence d’une «démocratie apaisée», ont d’ailleurs largement contribué à cet engouement de la classe politique jamais constaté durant les précédentes élections des députés de la Nation.
Plus d’une cinquantaine formations politiques, des alliances et plusieurs dizaines de listes de candidats indépendants sont en effet en compétition, et les concernés tous dans leur ensemble retiendront leur souffle jusqu’à l’ultime opération de dépouillement. C’est une élection ouverte qu’accueille le peuple algérien, autrement dit, les chances sont les mêmes pour tous les candidats et c’est un tort de prétendre ignorer tous ces mécanismes mis en place pour assurer la crédibilité et une transparence absolue.
De quoi convaincre pertinemment l’électorat algérien au nombre de 23.276.550, appelés aujourd’hui aux urnes pour élire les 462 membres devant les représenter à l’APN pour un mandat de cinq ans.
En perspective de ce nouveau rendez-vous, les autorités en charge de l’organisation du scrutin ont prévu l’aménagement de 12.089 centres dont 61 pour les Algériens établis à l’étranger de vote regroupant au total de 52.273 bureaux dont 52.958 fixes et 166 itinérants, encadrés par 500.000 agents formés en conséquence.
12.595 candidats, 54 partis et 163 listes indépendantes
Les électeurs auront à choisir parmi un total de 12.595 candidats dans 1.023 listes représentant 54 partis politiques, 97 listes indépendantes, et 125 listes sous l’égide d’alliance, qui briguent leurs suffrages. Ainsi, 54 partis politiques sont en lice pour le scrutin tout comme 163 listes indépendantes. Trois formations politiques, le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et Tajamoue Amal El Jazaïr (TAJ), ainsi que l’alliance formée par le Hamas (HMS) et le Front du changement (FC), ont présenté des listes dans la totalité des circonscriptions électorales pour les prochaines législatives. Le Front El Moustakbal, présidé par Belaid Abdelaziz, qui avait obtenu lors de la dernière législature 2 postes de députation, a confectionné pour sa part 50 listes. L’Alliance constituée par Nahda-Adala-Bina entrera en course avec 49 listes, le Mouvement populaire algérien (MPA) sera présent dans 48 circonscriptions alors que le Parti des Travailleurs (PT) a présenté 42 listes.
Pour sa part, l’Alliance nationale républicaine (ANR) de Belkacem Sahli a déposé 38 listes, alors que le Front des forces socialistes (FFS) abordera cette joute électorale avec 35 listes au niveau national. L’Alliance El Feth s’est engagée avec 27 listes, le parti Fajr el Jadid (PFJ) 26 listes, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) 21 listes, alors que le Front national pour la justice sociale (FNJS) et le parti Karama prennent part à ce scrutin avec 20 listes chacun, Ahd 54 et le Mouvement El Infitah (ME) avec 17 listes chacun, tandis que le Parti des jeunes (PJ) abordera ces législatives avec 16 listes, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Cependant, en bas du tableau, on retrouve les partis de gauche, très loin des chiffres réalisés par la majorité des partis politiques engagés dans cette course électorale.
C’est le cas, d’ailleurs, du Parti socialiste des travailleurs (PST) qui a présenté une seule liste, tout comme le Mouvement démocratique et social (MDS). Chaque parti politique s’est vu assigner par tirage au sort un numéro national aux cinquante partis et trois alliances prenant part aux élections législatives. Ainsi, les listes du Front de libération national (FLN) porteront le n° 1, tandis que le Rassemblement national démocratique (RND) s’est vu attribuer le n° 17.
Des ministres candidats
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) hérite du n° 20, tandis que le Front des forces socialistes (FFS) est représenté par le n° 23. Le Mouvement pour l’Algérie (MPA) porte le n° 33, alors que le Parti des travailleurs (PT) a été assigné le n° 5 et le Front national algérien (FNA) est le n° 1. Du côté des partis et alliance islamistes, l’Union Ennahda– Adala-Bina sera représentée par le numéro 9 et l’Alliance MSP–Front du changement (FC) sera représentée par le n° 26. Le parti Tajamoue Amal El Djazair (TAJ) a pour sa part eu droit au n° 18.
Plusieurs ministres du gouvernement sont également candidats aux élections législatives. Ils sont au nombre de six, et tous se présentent sous les couleurs du FLN ou du RND. Dans ce cadre, Boudjemaâ Talai, ministre des Transports et Travaux publics, Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau, Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, Ghania Eddalia, ministre chargée des Relations avec le Parlement et Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l’Artisanat, ont été mis en congé par le président Bouteflika durant la campagne en vue des élections législatives. Le point commun ayant caractérisé cette campagne demeure l’appel à «une participation massive au scrutin pour barrer la route aux ennemis de l’Algérie».
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui a qualifié le discours des partis et des listes des Indépendants de «responsable», car il s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale, en particulier en ce qui a trait à l’explication des programmes et à la mise en exergue des points forts».
Transport gratuit pour faciliter le déplacement aux bureaux de vote
Pour rappel, les membres de la communauté nationale établie à l’étranger, évaluée à près d’un million d’électeurs, ont commencé à voter depuis samedi dernier dans les 6 zones réparties à travers le monde, dont le gros des électeurs vit en France, pour élire 8 députés. Aussi, plus de 108 400 électeurs, issus des populations enclavées des wilayas du Grand Sud, choisissaient leurs représentants depuis lundi dernier, soit 72 heures avant le jour J, conformément à la loi électorale.
Il y a lieu de souligner que l’inédit pour ces élections, c’est qu’il sera possible pour l’électeur de retirer sa carte du centre de vote, conformément aux orientations du ministère de l’intérieur. Par ailleurs l’on apprendra que «le transport sera gratuit pour faciliter le déplacement des citoyens aux bureaux de vote, notamment ceux résidant dans les nouvelles cités et les grandes communes où les bureaux de vote sont éloignés du lieu de résidence de l’électeur». Pour ce qui est du retrait de la carte de vote pour les citoyens inscrits sur le fichier électoral, le premier responsable du secteur, M. Noureddine Bedoui a précisé récemment, que «les citoyens qui se sont inscrits lors de la révision ordinaire et exceptionnelles peuvent se présenter auprès des services en charge des élections au niveau des APC pour y retirer leur carte de vote». Ils peuvent également, a-t-il ajouté, «voter avec les documents d’identité nationale (carte d’identité, passeport, permis de conduire)».