Les deux parties temporisent sur l’orientation qu’elles comptent donner à la suite de leur relation contractuelle. A priori, la visite-éclair qu’a effectuéE Christian Gourcuff, dimanche à Alger, va précipiter les événements. D’après une gorge profonde, qui a ses entrées à Dély Ibrahim et Sidi Moussa, «Vahid Halilhodzic est sur le point d’annoncer sa décision de ne pas poursuivre son aventure avec l’équipe d’Algérie. Il compte le faire dans les tout prochains jours, c’est-à-dire avant la mi-avril. Il est partant. S’il ne l’a pas encore déclaré, c’est pour ne pas gêner les dirigeants du club où il va atterrir et bien sûr le coach qui est en place».
L’arrivée en grande pompe de Christian Gourcuff à Sidi Moussa, assimilé à l’antre du Bosnien, a produit un effet néfaste sur le moral du patron des Verts qui n’a pas apprécié «l’inélégance de l’hôte et de l’invité», souffle un confident d’un membre du staff technique. Les sentiments ont-ils encore une place dans le bras de fer Raouraoua-Halilhodzic ? Sans doute pas. Dans cette affaire, la fédération s’est confinée dans un mutisme qui ne cadre pas avec l’importance du rôle qui lui est dévolu. Elle invite un entraîneur étranger, lui fait visiter les installations du centre technique et de regroupement des équipes nationales, a programmé les heures de son (court) séjour ainsi qu’un rendez-vous avec le président… sans communiquer la moindre information officielle sur la venue de Christian Gourcuff. C’est un peu fort de café, n’est-ce pas ? Est-ce avec un tel procédé qu’elle compte remporter la «bataille» contre Vahid Halilhodzic ? En arriver à de telles extrémités pour infléchir la position du coach sur la question de son avenir à la tête des Verts n’augure rien de bon.
Vahid Halilhodzic a raison de qualifier cette péripétie «d’acte de provocation caractérisée dont il tirera toutes les conséquences», a précisé une source proche du Bosnien. «Vahid a le sens de la responsabilité. S’il n’a pas, jusqu’à présent, dévoilé sa future destination c’est par souci de protéger son groupe, d’abord, et de ne pas perturber outre mesure le coach dont il prendra la place après la Coupe du monde», indique un ancien international très au fait des bruissements à Dély Ibrahim et Sidi Moussa.
La suite ne sera pas un fleuve tranquille, comme l’avancent certains proches du président et du sélectionneur. La confection de la liste des 23 joueurs qui seront retenus pour la Coupe du monde 2014 porte les germes d’une fracture irrémédiable entre les deux hommes. Ce n’est pas le match le plus important qui attend l’équipe nationale dans les prochains mois. Il est temps que l’arbitre siffle la fin du (mauvais) match que le président Mohamed Raouraoua et le sélectionneur Halilhodzic infligent aux supporters algériens.