L’entraîneur du CR Belouizdad Alain Michel, a estimé lundi que la priorité est désormais celle du résultat immédiat, « même au détriment de la manière de jouer », pour tout coach souhaitant préserver son poste dans un championnat de Ligue 1 algérienne de football marqué par des changements fréquents au niveau de la barre technique des clubs.
« Désormais, j’ai acquis une certaine expérience dans le football algérien grâce à mes passages dans quelques clubs. Je suis persuadé maintenant que pour rester le plus longtemps possible dans son poste, un entraîneur est dans l’obligation de faire des résultats sans se soucier de la manière de jouer », a déclaré à l’APS, le technicien français.
L’actuelle saison 2014-2015 n’a pas dérogé à la règle concernant les entraîneurs des clubs de Ligue 1, voire ceux du deuxième palier, en ce sens que le changement des techniciens se poursuit à un rythme inédit.
Après 19 journées de championnat, plus de 20 entraîneurs ont défilé à la barre technique de douze clubs de l’élite. Certaines formations sont même à leur quatrième coach. Seuls le MO Béjaia, l’ES Sétif, l’ASM Oran et l’USM El Harrach, poursuivent leur parcours avec les mêmes techniciens qui ont débuté la saison.
Une réalité poussant Alain Michel à commenter que « tout entraîneur en Algérie se retrouve sous l’épée de Damoclès dès qu’il enchaîne deux résultats négatifs ».
En fait, Michel garde toujours un mauvais souvenir de son passage à la JS Saoura, un club qu’il a du quitter après seulement deux journées de championnat cette saison.
La JSS est la troisième formation algérienne qu’a entraînée le technicien français après le MC Alger et la JSM Béjaia, avant de prendre en main le CR Belouizdad au milieu de la phase aller.
Avec le CRB justement, il a réussi à damer le pion à l’USM Bel Abbès (1-0) sur son terrain vendredi dernier pour le compte de la 19e journée, un match durant lequel les Belouizdadis ont été dominés de bout en bout par leur adversaire, comme le reconnaît leur entraîneur lui même.
« A quoi sert de bien jouer pour perdre à l’arrivée, et plonger par la suite dans la crise », s’est interrogé Michel, en analysant les raisons de la série des limogeages qui continue à marquer le football national.
La FAF et les clubs pas sur la même longueur d’ondes
Rien que pour la semaine dernière, l’USM Alger et la JSS se sont séparés de leurs entraîneurs français, respectivement Hubert Velud et Denis Goavec.
Ce »mal », qui prend d’autres dimensions cette saison, avait suscité étonnement et frustration chez le sélectionneur national, Christian Gourcuff qui l’avait fait savoir lui même au cours de sa conférence de presse mardi dernier au lendemain du retour des Verts de la Guinée équatoriale, où ils ont été éliminés aux quarts de finale de la 30e coupe d’Afrique des nations.
Pis, Gourcuff a prédit que le football local ne verra jamais le bout du tunnel tant que cette instabilité au niveau des staffs techniques des clubs perdure. Une manière pour lui aussi de justifier son choix de miser sur les joueurs évoluant à l’étranger.
Au cours de la précédente coupe d’Afrique clôturée dimanche par la consécration de la Côte d’Ivoire, le patron technique des Verts a retenu seulement deux gardiens de but du cru dans la liste des 23 joueurs.
Et si l’enchaînement de deux résultats négatifs est suffisant pour les présidents des clubs algériens pour se débarrasser de leurs entraîneurs, aux yeux d’Alain Michel, la Fédération algérienne de football (FAF), elle, semble privilégier la stabilité.
La preuve, la structure que préside Mohamed Raouraoua, vient d’annoncer le maintien de l’entraîneur français, Gourcuff, malgré son échec à atteindre l’objectif qui lui a été assigné, à savoir, au moins la qualification au dernier carré de l’épreuve continentale. Les présidents des clubs devraient s’y inspirer, estiment les spécialistes.