Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Challenges, Les Echos, Boursorama… Autant de titres qui, dès hier, présentaient la mort de 22 djihadistes tués par l’Armée nationale populaire comme des « militants. » Autant de titres pris pour cible, ce mercredi, par des Algériens outrés que des terroristes puissent être ainsi qualifiés par la presse française. Dès hier soir, les messages ont afflué sur les réseaux sociaux pour demander aux sites Internet des médias concernés de modifier leurs articles.
Ce matin, c’est la députée des Algériens de l’étranger, Chafia Mentalecheta, qui a exprimé « son indignation devant autant de légèreté médiatique. » « Nous sommes surpris et extrêmement choqués de la manière choisie pour traiter cette information, écrit l’élue. Dans votre action de désinformation, vous venez de faire insulte à l’Armée algérienne qui, malgré vous, continuera à pourchasser les terroristes pour les empêcher de nuire au peuple algérien. »
S’adressant plus particulièrement au Figaro, Chafia Mentalecheta poursuit : « À titre d’information, au cas où cela vous aura échappé, Aqmi est la fameuse organisation terroriste que votre pays, la France, combat au Sahel dans le cadre de l’opération SERVAL. Nous pensons que là aussi, vos soldats apprécieront la qualité de vos informations. »
Tout aussi choqué, le journal Ennahar croit savoir que la presse française « ne porte pas l’Algérie dans son cœur » et s’offusque du traitement médiatique réservé à l’affaire des moines de Tibehirine.
Énorme bourde des journalistes tricolores ? En réalité, la « gaffe » semble être davantage le fait de Reuters, l’agence de presse citée comme source par l’ensemble des titres. L’erreur de traduction est l’hypothèse la plus plausible, puisqu’en anglais, « militant » peut être utilisé dans le sens d’ « extrémiste. »
Par Amira Salem