Les habitants de ce lieu perdu souffrent le calvaire au quotidien. Sur place des villageois nous apprennent que le problème du transport constitue l’une de leurs préoccupations majeures. Le déplacement vers la commune d’Ibn Ziad ou Constantine est un véritable casse-tête en l’absence de moyens de transport, individuels ou collectifs, particulièrement pour les lycéens scolarisés à Ibn Ziad qui doivent parcourir quotidiennement des dizaines de kilomètres pour se rendre à leurs établissements.
En termes d’infrastructures, le village est très mal loti, indiquent encore, nos interlocuteurs, qui déplorent l’absence de structures sanitaires. «Il n’existe qu’une seule salle de soins à El Melha, dont les prestations se limitent au strict minimum. Pour des analyses, des soins ou tout simplement pour faire vacciner nos enfants nous sommes obligés de nous rendre à Constantine ou à Mila. Des déplacements très coûteux pour les habitants du village dont la plupart ne roulent pas sur l’or», nous dira l’un d’eux. Ces habitants dénoncent également l’état lamentable des routes et des chemins d’accès vers les mechtas environnantes.
Ce qui contribue à accentuer leur isolement. «Nous voulons que notre village bénéficie de projets de développement pour sortir de l’enclavement, que l’on y installe enfin l’éclairage public, que l’on pense à nous pour une ligne de bus, que des aires de jeux et de loisirs soient réalisées pour nos enfants… Bref, que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière», nous dira, avec beaucoup d’amertume, un autre villageois.