L’inconscience des uns et l’irresponsabilité des autres sont dans une certaine mesure à l’origine du décès en janvier 2014, de 10 personnes, victimes de l’inhalation du monoxyde de carbone. Comparativement aux statistiques des deux dernières années rassemblées (10 victimes), l’effarant «bilan» du premier mois de l’année en cours n’a ni offusqué ni intrigué nos administrateurs et les supposés représentants du peuple se murent derrière un silence de cathédrale s’apparentant à de l’indifférence. N’étant pourtant qu’un fournisseur de l’énergie et du gaz la société de distribution du l’électricité (SDE) multipliant les campagnes de sensibilisation et de prévention, ne peut à elle seule combler et masquer les tares et les malfaçons des autres intervenants inscrits aux abonnés absents.
Lesquels sont pourtant partie prenante dans un problème prenant les allures d’une catastrophe. Ni la commune ni l’OPGI ni les services de la répression des fraudes, lesquels sont concernés par le ramonage, le suivi (avant, pendant et après la réalisation) des colonnes montantes (cheminées) des logements publics et la lutte contre les appareils de chauffage contrefaits, n’ont pas réagi. Sous d’autres cieux, ces accidents domestiques ayant atteint en peu de temps un pic intolérable, auraient pris les allures d’une affaire d’Etat. On aurait mis sur pied une cellule de crise, ouvert une enquête approfondie pour connaître les causes, délimiter les responsabilités et trouver le cas échéant des solutions. La gravité de la situation exige une réflexion et une prise de conscience collective. Car nul n’a le droit de passer sous silence le malheur de familles brisées et d’orphelins dont la vie est désormais massacrée.
Inclure les détecteurs de monoxyde de carbone dans des cahiers des charges de projets de réalisation de logements publics, contrôler rigoureusement les constructions des colonnes montantes des logements, réhabiliter la profession de ramonage et sanctionner pénalement les fabricants de ces mortels appareils de chauffage produits ici et là dans des ateliers clandestins, sont des moyens susceptibles d’atténuer les effets ravageurs du monoxyde. L’assassin qui signe et persiste vient de faire deux nouvelles victimes à Sétif-ville portant le nombre des disparus à 12 (ce chiffre dépasse le bilan de 2010). Devant la gravité de la situation, on doit déclarer la guerre à ce nouveau terrorisme qui est tout sauf un banal fait divers.