La pénurie de médicaments persiste et continue de susciter l’indignation et la colère des malades. Une crise qui s’aggrave dangereusement, poussant les professionnels de la santé à tirer la sonnette d’alarme.
Quelque 250 médicaments destinés aux traitements d’urgence de certaines maladies du cœur, des rhumatismes et du cancer ainsi que des antibiotiques sont en rupture de stock depuis plus de six mois. Une situation sans précédent en Algérie, résultat d’un système d’approvisionnement devenu défaillant.
En effet, plusieurs cris de détresse sont lancés, quotidiennement, via les réseaux sociaux, faisant état d’une situation de crise et de panique chez les patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques. « C’est vrai, la rupture pour ces produits est assez conséquente, surtout ceux destinés aux cancéreux et aux malades chroniques.
Ces derniers peinent à trouver leur traitement, du coup, ils se le procurent en France ou ailleurs », déplore une pharmacienne interrogée sur le sujet. « Je peux vous citer le Flecaine, médicament pour le cœur ; le Tardyderon 80 et B9, du fer pour les anémiques ; le Fumacur également pour l’anémie, Aldactazine pour le cœur et la tension artérielle ; le Zanidipe toujours pour la tension. Il y a également les collyres tels que Cozopte et Travaton. La vitamine B12, le Carbimazol pour le goître ; le Levothyrox 100 et 75 pour l’hyperthyroïdie… », énumère la pharmacienne en précisant que la liste est encore longue et ne cesse de s’allonger. « Aujourd’hui, en Algérie, un patient doit faire plusieurs pharmacies avant de trouver son traitement, si jamais ne il le trouve… », déplore-t-elle. Selon elle, aucun stock n’a encore atteint le niveau zéro dans l’ensemble du pays. Les pharmaciens accusent même les grossistes de « spéculation ». A vrai dire, « certains grossistes auraient recours à une vente concomitante de certains médicaments puisqu’ils sont disponibles dans certaines officines », fait savoir un autre pharmacien. Les malades et les pharmaciens ne cessent de dénoncer cette situation, interpellant le ministre de la Santé à agir en urgence.
Ce dernier avait révélé que la pénurie qui touche une longue liste de médicaments est le résultat d’un dysfonctionnement au niveau des gros distributeurs. Pour cela, le ministre avait donné des instructions aux directeurs locaux de la santé et de la population pour inspecter les grossistes distributeurs de leur wilaya et retirer l’agrément à tout opérateur qui se rendrait coupable de rétention de produits ou de vente concomitante. Une démarche qui vise, selon lui, à mettre fin à la tension que connaissent certains produits dans certaines wilayas du pays, « alors que les quantités distribuées et celles encore en stock couvrent largement la demande ».jeune-independant