Comme un raz de marée humain, la foule s’est rendue en force, dès les premières heures de la matinée d’hier, dans le Centre des conventions d’Oran.
Il aura fallu deux semaines après le lancement de la campagne électorale pour que l’activité politique soit animée de toutes les couleurs après avoir été terne. Pour cause, trois chefs de partis se sont disputés hier, le terrain en animant deux rassemblements populaires dans le chef-lieu de la wilaya d’Oran. Les trois rassemblements ont constitué le point décisif pour le RND, le MSP et l’ANR afin de jauger leurs capacités quant à la mobilisation. Ahmed Ouyahia, pour lequel il n’a pas fallu un grand effort pour passer au peigne fin l’actualité nationale à l’occasion de la campagne électorale. En se lançant dans son speech aussi bien courtois que didactique, Ouyahia n’a pas laissé de répit à la forte présence venue d’un peu partout des 26 communes composant la wilaya d’Oran, ainsi que des wilayas et des contrées environnantes en leur présentant le programme électoral de son parti, tout en plaidant pour la nécessité d’aller de l’avant en boostant les bonnes initiatives et les projets porteurs. C’est donc comme à un raz de marée humain à laquelle le secrétaire général du RND a eu droit.
La foule s’est rendue en force, dès les premières heures de la matinée d’hier, dans le Centre des conventions d’Oran pour suivre de près cet infatigable discoureur habitué des grands challenges, Ahmed Ouyahia. Il a, d’abord, estimé que les locales constituent une occasion pour renforcer davantage l’élan démocratique en renouvelant les assemblées locales. Il s’est fixé ensuite sur la nécessité de la mise en oeuvre de la décentralisation de la gestion. Le but recherché est, selon le patron du RND, d’assurer le développement et résoudre les problèmes du pays. Il croit dur comme fer que «la décentralisation constitue la thérapie idoine de tous les maux».
D’ailleurs, a-t-il souligné, une telle décentralisation a été lancée en 1967. «Il est aujourd’hui capital de la matérialiser pour régler les différents problèmes liés à la gestion et au blocage du développement», a plaidé ce dernier estimant qu’«avec la décentralisation, il sera possible de gérer avec succès les moyens financiers qu’accorde l’Etat aux collectivités locales notamment aux communes». Pour Ahmed Ouyahia, rien n’est impossible. Il estime que «la réussite d’un tel projet (la décentralisation) repose sur l’administration et une APW forte». C’est dans ce contexte qu’intervient le programme du Rnd, explique Ahmed Ouyahia en affirmant que «le programme du RND porte également sur une réforme des communes en accordant de larges prérogatives et responsabilités aux élus locaux, afin qu’ils puissent gérer leurs communes et mettre en oeuvre leur programme». En ce sens, Ouyahia n’a pas hésité à appeler les présents et les électeurs à opter pour les candidats de son parti en les élisant. Le Rassemblement national démocratique, par le biais de ses élus, fait montre d’une bonne gestion et de compétence», a-t-il affirmé, rappelant que «le RND est né dans des moments difficiles qu’a traversés le pays et contribue aujourd’hui à son édification aux côtés du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour dégager les solutions aux problèmes du pays». Revenant à l’actualité économique, Ahmed Ouyahia se défend et défend son programme gouvernemental en indiquant que «le gouvernement a trouvé la solution en recourant à l’emprunt public par le biais de la Banque d’Algérie au lieu d’opter pour la dette extérieure». Sur sa lancée, il n’a pas été indulgent vis-à-vis de ses détracteurs. Il dira en ce sens que «certaines formations ont critiqué cette option sous prétexte que l’Etat prive le peuple et se sont interrogées sur le sort des 1 000 milliards de dinars, alors que ces sommes ont été engagées dans la réalisation de projets à travers tout le territoire national». Concernant les augmentations et les nouvelles taxes inquiétantes annoncées, Ouyahia dira que «celles-ci (les nouvelles taxes) ne touchent pas les petites bourses». Autant d’autres questions ont été évoquées par Ouyahia comme celui de la loi de finances 2018 qui est, selon l’orateur, élaborée au profit du peuple algérien. D’ailleurs, dira-t-il, d’autres projets ont été réalisés au bénéficie du peuple comme la construction de 300 000 logements, la création de 300 000 emplois, le règlement des dettes des entrepreneurs et la levée du gel des projets.
L’escale d’Oran a servi à Ouyahia de tribune pour faire valoir toutes les réalisations concrétisées auparavant dans le cadre du programme présidentiel, ainsi que tous les efforts déployés par la personne du président de la République pour le retour à la paix et le retour de la sécurité. Au passage, il n’a pas omis de saluer la politique entreprise par le président dans le cadre de la dette extérieure en la balayant d’un seul revers de la main, avant les délais fixés. En vrac, ce sont là les principaux axes qui ont été abordés par Ouyahia pendant que le président du Mouvement de la société pour la paix Abdelmadjid Ménasra, a animé lui aussi un rassemblement populaire dans la salle de cinéma Saâda, ex-Colysée. Dans son speech, Ménasra estime que «les élections constituaient l’unique moyen à même de réaliser le changement attendu». Autrement dit, Ménasra appelle à un vote massif. D’ailleurs, il le dira en affirmant que «dans notre mouvement, nous croyons dur comme fer qu’il ne peut y avoir de changement que par le biais des élections». Pour Ménasra, la participation de son parti aux locales a été décidée en dépit de la circonstance particulièrement défavorable marquée par les carences en matière de gestion d’un millier de communes à l’échelle nationale qu’a exacerbé la crise financière qui secoue le pays. «Le MSP a pris la décision de prendre part à ce rendez-vous électoral pour semer l’espoir et combattre le défaitisme», a-t-il affirmé alors qu’il est difficile de convaincre aisément l’électeur se débattant dans des problèmes innombrables. La matinée a été marquée par le rassemblement animé par Belkacem Sahli de l’ANR, lequel a plaidé pour un vote massif, tout en barrant la route aux partisans du boycott. «Voter en force donnera plus de force aux élus», a expliqué Belkacem Sahli ajoutant que «l’Algérie fait face à cinq défis, le premier est politique, le deuxième est économique tandis que le troisième est social, le quatrième est sécuritaire tandis que le dernier vient de l’extérieur».