Partez, monsieur Halilhodzic !
Hafidh Derradji
J’ai déjà appelé, dans l’une de mes chroniques, ceux qui ont échoué, à tous les niveaux, à se retirer et à céder leur place aux compétences et à de nouveaux visages. Aujourd’hui, j’adresse le même appel à Vahid Halilhodzic, que j’exhorte à quitter l’équipe nationale de football. Mais pour d’autres considérations que celles invoquées dans la chronique où je conviais à partir les autres responsables ayant failli à leur mission.
1. Partez, monsieur Halilhodzic, partez parce que vous avez été piteusement éliminé dès le premier tour, alors que nous avions coutume d’être qualifiés, d’accéder à la finale et de remporter le titre africain. Mais avec vous, voilà que nous reculons, comme nous avons rétrogradé dans le classement de la Fifa où nous nous retrouvons dans le Top 20 mondial alors que nous étions à la soixantième place ! Il est donc temps pour nous de nous débarrasser d’un homme qui a révélé les lacunes et les faiblesses de notre football, de nos joueurs et de nos entraîneurs qui ont fui pour travailler dans les médias étrangers, à cause de lui, au lieu de rester dans les équipes et les clubs…
2. Partez Vahid, parce que si vous continuez à travailler, vous allez atteindre vos objectifs et mettre à nu l’incompétence de vos prédécesseurs, maintenant que notre équipe possède un bon jeu offensif, qu’elle arrive à accaparer le ballon et à en priver son adversaire, alors que nous étions tournés vers un jeu défensif, que nous marquions des buts sur des balles arrêtés, que nous remportions des victoires grâce à nos prières, à notre volonté et à bien d’autres ressources que nous connaissons tous…
3. Partez, parce que vous avez joué avec trois milieux de terrain au lieu de deux, ce qui vous a fait perdre face à la Tunisie. Et parce que lorsque vous nous avez écoutés et que vous avez joué comme nous le désirions, avec deux milieux de terrain et trois attaquants, nous avons perdu deux buts à zéro face au Togo. il fallait faire participer douze joueurs afin de faire entrer Boudebouz et Djebbour, alors que ce dernier n’a pas marqué un seul but avec l’équipe nationale depuis deux ans. Et avec tout cela, il vous fallait être sur le terrain pour arrêter Adebayor ou jouer à la place de M’Bolhi, devenu pour certains, le plus médiocre des gardiens de buts…
4. Partez, parce que vous avez case’ et saboté l’équipe d’Oum Dorman qui perdait par trois et quatre buts, qui n’enregistrait des victoires que par la grâce de Dieu et qui était incapable d’aligner cinq passes consécutives. Alors que vous, vous avez redonné de la considération aux joueurs locaux, en faisant appel à Belkalem, Slimani et Soudani, que vous avez convoqué Feghouli et Ghoulam… et qu’à cause de vous, Bouguerra et Yebda se sont blessés, Antar, Belhadj et Matmour se sont retirés…
5. Partez, parce que les perdants et les chômeurs qui attendent de revenir à l’équipe nationale risquent de languir longtemps si vous continuez à jouer de cette façon, avec une identité de jeu qui nous permettrait de nous qualifier au Mondial. Partez, parce qu’ils lorgnent votre place. Ils veulent que vous partiez maintenant, à un mois et demi de notre match contre le Bénin, une rencontre déterminante comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde, afin de détruire un rêve et pour qu’on dise que l’entraîneur local est le meilleur. Parce que nous voulons rester des amateurs !
6. Partez avant que trop de pression ne vous cause un arrêt cardiaque ! Partez parce que vous êtes strict et ferme et que vous aimez votre travail, et qu’en plus, vous êtes gratifié d’un salaire bien plus mirobolant que les 300 000 euros qui vous sont proposés ailleurs, alors qu’on n’a même pas offert 10 000 euros à ceux qui cherchent en vain un club à entraîner !
7. Partez parce que vous gérez mal la communication avec certains médias qui avaient pourtant l’habitude d’approcher le coach au quotidien, à tout moment, et qui savaient le convaincre de faire appel à certains joueurs ; des médias dont les journalistes avaient le privilège d’accéder aux chambres des joueurs, tandis que vous, vous les en avez privé !
Ce sont là les sept péchés impardonnables que l’entraîneur bosnien Vahid Halilhodzic a commis. Ce raté qui n’a pas été capable de décrocher le sacre continental alors que celui‑ci nous revenait auparavant à chaque édition de la CAN. Pour tout cela, nous vous demandons de partir et de nous laisser en paix, parce que nous ne voulons pas que vous soyez comme nous !