Cela permettra une révision du service civil, dans la forme et sous un aspect nouveau.
Le service civil imposé aux médecins spécialistes va bientôt changer de forme. La déclaration est du ministre de la Santé, Mokhtar Hazbellaoui. Ce dernier, qui était en visite de travail dans la wilaya de Tipasa a indiqué que ce changement est prévu par la nouvelle loi sur la santé.
Sans donner plus de détails, le ministre a déclaré «que le nouveau projet de loi sur la santé, actuellement en examen au sein de la commission de la santé du Parlement, permettra une révision du service civil, dans la forme et sous un aspect nouveau», a-t-il fait savoir. Le service civil est, selon Mokhtar Hazbellaoui, l’une des raisons ayant amené le ministère à revoir la mouture de la loi sur la santé.
Pour rappel, l’obligation liée à ce service qui est d’une durée d’une année dans les wilayas du Sud et de deux à trois ans dans les wilayas des Hauts-Plateaux est décriée par les médecins résidents. Selon ces derniers, ce service ressemble plutôt à une prison. Sur un autre plan, il est très préjudiciable pour la carrière d’un médecin. Dans une plate-forme postée sur sa page facebook, le collectif autonome des médecins résidents énumère plusieurs autres points pour lesquels ils refusent ce service et se battent pour son annulation. Tout en prenant le soin d’étayer leurs propos, les médecins avancent que le service civil est loin d’être la solution idoine.
C’est le cas, car l’argument selon lequel les régions du Sud manquent de spécialistes n’est pas vrai, et ce, dans la mesure, précisent-ils, où chaque année il y a des médecins spécialistes natifs de ces régions qui sortent des universités et regagnent leurs wilayas d’origine. En outre, les malades des wilayas du Sud ont accès systématique au transfert vers les Centres hospitalo-universitaires des wilayas du Nord.
L’autre raison pour laquelle les médecins résidents refusent l’accomplissement de ce service, est le fait que les conditions de travail dans le Sud sont loin d’être réunies, et ce, depuis l’indépendance. Ceci a fait, soutient le collectif des médecins résidents dans sa plate-forme, que le médecin spécialiste se retrouve pénalisé et face à une sorte de chômage. De plus, cette situation prive le médecin spécialiste fraîchement diplômé de s’épanouir. «Car l’obligation qui leur est faite de ne pas quitter ces régions durant la durée du service civil empêche ce dernier de parfaire sa formation, particulièrement pour ceux désirant prendre part à des formations à l’étranger», feront-ils remarquer.
Au-delà de tous ces inconvénients, le collectif des médecins spécialistes indique que ce service est également préjudiciable aux médecins spécialistes quant à leur vie privée et familiale. «En effet, l’absence durant ce service perturbe l’entente entre un couple et autres rapports avec la grande famille», peut-on lire dans la plate-forme, arguent-ils. Et pour compléter le tableau, le collectif des médecins affirme que la plupart des médecins, une fois sur place, ne trouvent, logements convenables ni espaces de loisirs. Evoquant par ailleurs la grève des médecins résidents, Hazbellaoui a précisé que le ministère de tutelle a le devoir d’assurer une formation de haute qualité tout en mobilisant toutes les conditions et les moyens nécessaires afin d’accompagner les médecins résidents durant leur formation, non sans souligner l’importance du transfert du savoir et de l’expertise entre les générations (étudiants/professeurs). Inspectant en outre, le chantier de l’école paramédicale de Hadjout, le ministre a annoncé «que de nouvelles mesures ont été prises dernièrement par le gouvernement au sujet des écoles de formation paramédicale appelées à être promues au rang d’établissements supérieurs». Parallèlement à cette décision, l’hôte de la wilaya de Tipasa, a fait avoir «que les écoles paramédicales verront l’élargissement des spécialités enseignées, de manière à les rendre conformes aux besoins des établissements hospitaliers». Et d’affirmer «qu’une décision a été prise à cet effet dans l’objectif de tenir une série de rencontres techniques avec les partenaires sociaux (syndicats du paramédical, entre autres) en vue de déterminer la vocation (spécialité) à donner à chaque école paramédicale, ainsi que ses missions, a-t-il ajouté. Il est à relever sur un autre plan que la nouvelle loi sur la santé tant attendue par le patient devra remédier à plusieurs failles caractérisant jusqu’ici le système sanitaire en Algérie. Le ministre de la Santé ne cesse d’en faire la promesse. L’adoption de cette loi par les parlementaire aura fort probablement lieu durant l’année 2018.