Le leitmotiv de la diplomatie algérienne a constamment obéi au souci de partager une riche et fructueuse expérience, celle de la Rahma, de la Concorde et de la Réconciliation nationale, qui a permis à l’Algérie de venir à bout d’un immense défi sécuritaire et dont le peuple libyen peut tirer profit…
Dès son arrivée, le président du Gouvernement d’Union nationale libyen, Fayez al-Sarraj, a salué hier à Alger «les relations étroites qui lient la Libye et l’Algérie», insistant sur le «succès de la visite du ministre algérien, Abdelkader Messahel en Libye». C’était là déjà une réponse claire aux extrapolations qui ont suivi le communiqué du président de la Commission de défense du Parlement de Tobrouk, Tallal Abdallah al Mihoub. «Cette démarche – la visite de M.Messahel – a été favorablement accueillie et saluée, car elle reflète les relations étroites entre les frères arabes», a ajouté al-Sarraj qui a indiqué, en outre, que sa venue «s’inscrit dans le cadre des rencontres continues entre l’Algérie et la Libye», tout en se félicitant des efforts de l’Algérie pour «trouver des solutions efficientes à la crise en Libye».
Les entretiens qu’il a eus avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal ont porté sur «plusieurs questions importantes» ainsi que sur la «situation en Libye et les derniers développements survenus dans ce dossier». Dans un autre registre, le Conseil des Elus de la région sud-libyenne a aussitôt réagi, à Tobrouk, soulignant que «la visite de Abdelkader Messahel s’est faite dans l’intérêt de la Libye» et «n’affecte nullement sa souveraineté», puisque son but est de consolider «l’entente politique entre les Libyens». En conclusion, le Conseil salue l’initiative de Messahel et exprime sa reconnaissance à l’Algérie pour son engagement résolu en faveur du processus de dialogue inclusif.
Lors de la première visite, Messahel a été reçu par le maréchal Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne, et Salah Aguila, président du Parlement, «avec tous les honneurs», selon la presse libyenne. Le communiqué d’al Mihoub apparaît ainsi comme un cheveu sur la soupe, au service de quelque obscur tireur de ficelles. Une ficelle trop grosse, car parmi les affirmations libyennes, il y a cette réponse du vice-président du Conseil présidentiel, Ahmed Meitiq, à l’adresse d’un ministre européen désireux de se rendre à Tripoli: «Il n’y a que Abdelkader Messahel qui peut faire ce genre de visites.» De fait, les deux voyages du ministre à Tripoli, Tobrouk, Misrata, Benghazi et dans le sud du pays ont constitué un acte de bravoure et un hommage au peuple libyen. A quel moment a-t-il été question d’ingérence quand l’Algérie s’est démenée pour réunir l’ensemble des parties, sans exclusive, les encourageant à s’entendre les unes les autres pour sortir leur pays de la crise qui l’affecte et menace les pays voisins? C’est grâce à cette solidarité agissante que des progrès tangibles ont été enregistrés, en témoigne la réconciliation des Misratis et des Zentani, en guerre en 2014.
Le leitmotiv de la diplomatie algérienne a constamment obéi au souci de partager une riche et fructueuse expérience celle de la Rahma, de la Concorde et de la Réconciliation nationale, qui a permis à l’Algérie de venir à bout d’un immense défi sécuritaire et dont le peuple libyen peut tirer profit, pour sortir de la crise où l’ont plongé des pays qui n’ont d’yeux que pour ses richesses. Cette tournée a fait suite à des instructions du président de la République. Le choix des villes visitées, du commencement à la fin, le timing, l’alignement des villes, le choix des personnalités relatent pour les connaisseurs, à partir de faits historiques inédits et d’entretiens avec des acteurs, l’histoire de la résistance de ce pays contre le colonisateur italien. Ainsi, le choix de la première ville. Al Beidha est le berceau de Omar el Mokhtar et de la confrérie Senoussia qui l’avait accompagné.
Cet esprit de solidarité s’est toujours exprimé loin de toute arrière-pensée, comme à l’époque où la Libye était soumise à un véritable embargo. Et les aides récentes en médicaments, denrées alimentaires et autres n’avaient pas d’autre but, encore et toujours. Enfin, laissons le soin de conclure au ministre libyen des Affaires étrangères, Mohammed Tahar Siyala, qui s’est félicité, lundi dernier à Alger, des démarches de l’Algérie pour le soutien à la paix et à la sécurité en Libye, affirmant que les tournées du ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine (UA) et la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, en Libye avaient été «pleinement coordonnées». Elles lui ont «permis, en tant qu’homme de terrain, de se rapprocher des citoyens et des acteurs concernés par l’évolution de la situation dans le pays», a explicité M.Siyala. De la même manière, le Premier ministre libyen Fayez al Serraj a réitéré hier ses remerciements et sa reconnaissance à l’Algérie pour ses démarches visant le soutien à la paix et à la sécurité en Libye, dans une «convergence absolue» sur les voies de règlement de la crise en Libye. Et tel est bien le sens de l’action diplomatique menée par l’Algérie…