La mutation du système en question
L’année 2015 commence avec comme perspective à très court terme, avec la chute des prix du pétrole, la mise en œuvre d’un plan d’austérité dont les grandes lignes sont déjà esquissées : gel des recrutements dans la Fonction publique, coupes dans le budget de fonctionnement et dans le budget d’équipement, rationalisation des importations. L’ampleur du plan quinquennal 2015-2019 sera réduite avec le maintien des projets les plus prioritaires et la suppression des chantiers les moins essentiels.
En 2015, l’Algérie dira bonjour à un déficit plus important de la balance des paiements et, partant, à une baisse plus accentuée des réserves en devises du pays. L’aggravation de la situation de moindre aisance financière entamée en 2015, née de ce choc pétrolier, est fort heureusement amortie par un stock de la dette extérieure très modeste et un niveau de réserves de change correspondant à trois ans d’importations de marchandises. Elle nous rappelle que si on ne bouge pas aujourd’hui pour remettre les pendules à l’heure à travers une dynamisation de la sphère productive, l’Algérie va droit en particulier vers une instabilité sociale dangereuse.
Au tableau rose de l’année 2015, on peut énumérer des améliorations en termes de services publics qui vont changer le quotidien des Algériens. L’introduction de la téléphonie de quatrième génération, le retour au crédit véhicule, la signature électronique permettant le paiement par internet ou l’accès à des pièces administratives via le net. L’autoroute Est-Ouest pourrait être terminée dans l’année en cours. Ce qui faciliterait les flux de véhicules, notamment le déplacement d’un nombre plus important de touristes algériens vers la Tunisie.
Mais ce qui inquiète, c’est le risque d’absence de changements en 2015 : les pesanteurs bureaucratiques, l’ampleur de la corruption, la fuite des capitaux et les forces d’inertie dans un système politique qui ne veut pas modifier sa matrice foncièrement rentière. Or, faute d’un changement du système politique, on ne voit pas comment l’Algérie peut surmonter cette crise née du choc pétrolier et sortir durablement d’une situation économique et sociale dont l’évolution est freinée par le caractère mono-exportateur de notre économie.
K. R