Le quatriรจme Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) se tiendra vendredi prochain ร Santa Cruz de la Sierra (Bolivie), auquel prendra part le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni.
Ce sommet, qui sera prรฉcรฉdรฉ par un sรฉminaire international et une rรฉunion ministรฉrielle qui se tiendront mercredi prochain dans cette ville bolivienne, est aujourd’hui la seule plate-forme d’รฉchange et de coopรฉration entre pays producteurs et exportateurs de gaz. Cette rencontre va permettre le dialogue entre les producteurs de gaz et les pays consommateurs afin d’assurer la stabilitรฉ et la transparence du marchรฉ gazier et un prix รฉquitable pour les intervenants sur ce marchรฉ. Il y a lieu de prรฉciser que les membres du Fpeg, crรฉรฉ en 2008 ร Moscou, ร savoir la Russie, l’Iran, le Qatar, le Venezuela et l’Algรฉrie, membres fondateurs, ainsi que sept autres pays qui les ont rejoints depuis (l’Egypte, les Emirats arabes unis, la Guinรฉe รฉquatoriale, la Libye, le Nigeria, Trinitรฉ- et Tobago), dรฉtiennent actuellement plus des 2/3 des rรฉserves gaziรจres de la planรจte. L’Algรฉrie, qui figure dans le Top 10 des pays producteurs de gaz, a occupรฉ la 9รจme place mondiale dans la production en 2014 avec 83 milliards de m3 extraits, selon un rapport de la Banque mondiale. Selon le dernier rapport World Oil Outlook (Woo) de l’Opep, qui s’est penchรฉ sur l’รฉvolution de la production de gaz des 12 pays de l’organisation dont l’Algรฉrie, ยซd’ici 2020, l’Algรฉrie pourrait augmenter ses capacitรฉs de raffinage ร l’รฉchelle nationale de 50% et gardera ainsi sa position de plus important producteur de gaz dans la rรฉgion Mena et en Afrique, notamment, du gaz Naphta et propaneยป. Cette augmentation est soutenue par les diffรฉrents projets d’investissement lancรฉs par le gouvernement pour le dรฉveloppement de la recherche et l’exploitation du gaz. L’ex-ministre de l’รnergie, Noureddine Boutarfa, avait d’ailleurs annoncรฉ que l’Algรฉrie comptait accroรฎtre sa production de gaz et de produits liquides de plus de 30% ร l’horizon 2020. C’est lร , la raison premiรจre pour laquelle l’Algรฉrie oeuvre avec ses partenaires pour trouver un consensus autour d’un ยซprix justeยป qui permettrait aux exportateurs de prรฉserver leurs intรฉrรชts et aux consommateurs de s’approvisionner correctement, surtout en cette pรฉriode de rude concurrence sur le marchรฉ europรฉen, principale destination du gaz algรฉrien. Faut-il rappeler que la Russie, avec l’Algรฉrie, le Qatar et la Norvรจge qui รฉtaient les principaux fournisseurs de gaz en Europe, se voient ยซdoublerยป par les รtats-Unis qui implantent progressivement leur gaz de schiste sur le Vieux Continent. La toute premiรจre importation sur le sol europรฉen a eu lieu en Norvรจge en mars 2016. Depuis, le Royaume-Uni et la Pologne ont รฉgalement importรฉ du gaz non conventionnel amรฉricain. L’offensive amรฉricaine est d’ailleurs loin d’รชtre terminรฉe. Selon l’Agence internationale de l’รฉnergie (AIE), les รtats-Unis produiront en 2022 plus de 1/5 du gaz mondial, ce qui les placera alors au mรชme niveau que la Russie et la Norvรจge, principaux exportateurs de gaz. Outre l’importation de gaz de schiste amรฉricain, des projets de gazoduc (projet Transadriatic Pipeline et le Trans Anatolian Pipeline ยซTANAPยป) doivent permettre d’ici quelques annรฉes d’alimenter l’Europe en gaz et de sรฉcuriser les importations gaziรจres sur le long terme. Rappelons qu’en octobre dernier, ร Moscou, le ministre de l’Energie avait, lors de la tenue de la 19รจme rรฉunion du Forum des pays exportateurs de gaz, soulignรฉ dans son intervention les dรฉfis auxquels fait face l’industrie du gaz naturel et qui imposent l’impรฉratif de ยซtrouver et mettre en oeuvre ensemble des solutions adรฉquates dans un esprit coopรฉratifยป. Le ministre avait รฉgalement rappelรฉ que ยซles politiques รฉnergรฉtiques adoptรฉes par de nombreux pays de l’Ocde ont eu des rรฉpercussions dรฉfavorables sur la demande en gazยป. En outre, il avait signalรฉ la surcapacitรฉ de production induite par ยซl’รฉmergence de nouveaux centres d’approvisionnement et d’exportation en particulier grรขce au gaz de schisteยป. Il avait รฉgalement mis en avant les contraintes causรฉes par la prioritรฉ donnรฉe aujourd’hui au ยซcourt terme dans l’industrie du gaz naturelยป et, par consรฉquent, la nรฉcessitรฉ pour les pays exportateurs de mieux s’organiser afin de dรฉfendre leurs intรฉrรชts, notamment par la valorisation des ressources naturelles รฉpuisables et non renouvelables. Notons enfin que c’รฉtait lors de cette 19รจme rรฉunion et, sur proposition de l’Algรฉrie, que le Fpeg avait dรฉcidรฉ de la crรฉation de son Institut de recherche du gaz en Algรฉrie. ยซUne dรฉcision historique et une รฉtape importante dans le renforcement de l’organisation devant approfondir et รฉlargir la coopรฉration entre les membresยป, dรฉclarait ร l’occasion le ministre de l’Energie.