C’est un démenti formel qu’a opposé, hier à la Safex, le ministre de l’Habitat, aux assertions selon lesquelles il y aurait crise de logement et une non-maîtrise des prix de location.
S’exprimant dans un point de presse, tenu en marge de la 20e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics, Abdelmadjid Tebboune, après avoir précisé que le LPP «a stabilisé les prix de l’immobilier», rassure que «la dépense publique est parfaitement maîtrisée». Et de mettre en relief l’importance du bâtiment comme moteur économique, avec la création d’un ensemble de PME/PMI dans le secteur.
Il a énuméré les avantages de la nouvelle démarche gouvernementale, consistant à encourager et à promouvoir le produit national. S’appuyant sur les chiffres communiqués par les Douanes, le ministre indique qu’une telle mesure a épargné au Trésor public des importations s’élevant à 1.4 milliards de dollars à fin 2016. Il souligne, chiffres à l’appui, que le taux d’intégration dans le bâtiment est de l’ordre de 84%. «Excepté le rond à béton et une partie du ciment, les autres produits sont fabriqués en Algérie», se félicite M. Tebboune. Résultat immédiat : baisse des prix. Abondant en termes de statistiques, le ministre rappelle que la cessation d’importer la céramique a fait gagner à l’Algérie 1,4 million de dollars.
Logement : 69 milliards de dollars entre 2009 et 2016
D’autre part, le ministre, contrairement à certains chiffres avancés par des experts, relève que le nombre de logements inoccupés est de 220.000 unités, précisant que ce sont des unités occupées par des personnes non destinataires. Il fait part de la livraison annuelle respective de 5.000 et 320.000 logements par la promotion immobilière privée et publique. En deux quinquennats, de 2009 à 2016, le gouvernement a dépensé, dans la construction des logements, pas moins de 69 milliards de dollars. Répondant aux journalistes venus nombreux, le premier responsable de l’Habitat fait part de l’existence d’un «arbitrage mensuel» quant au crédit de paiement.
Des instructions ont été données à la Caisse nationale du logement afin d’accorder des crédits, selon l’ordre d’inscription. Il promet qu’en cours de semaine, les entreprises seront payées, rappelant que la légère perturbation observée durant le premier trimestre 2017 est due à un problème de programmation, et non à des facteurs pécuniaires.
Aadl-1 achevé en juin
Rejetant la thèse de la crise de logements, qui est «en contradiction avec la réalité», M. Tebboune rassure que d’ici juin, son département aura fini avec le programme Aadl-1. Pour les souscripteurs à Aadl-2, le ministre leur donne rendez-vous au début du second semestre, pour choisir leur site, un choix qui ne se fera qu’une fois le logement a atteint un taux d’avancement de 70%. À Alger, à titre d’exemple, 120.000 unités sont en construction, dont 54.000 pour Aadl-1. Le surplus sera orienté vers le programme Aadl-2. Quant aux logements de type LPP, le ministre relève des tergiversations de certains souscripteurs pour la remise des clés. Et précise qu’en cas de désistement, l’inscrit se verra remboursé, avec -10% des pénalités. Par ailleurs, il convient de préciser qu’ont pris part à cette 20e édition, 1.200 exposants, dont 571 étrangers, et s’étale sur une superficie de 44.000 m2. L’évènement se projette comme un Salon unique à l’échelle continentale rassemblant l’ensemble des branches des industries de la construction et des travaux publics, et des technologies de pointe pouvant contribuer à la réalisation de différents projets en la matière actuellement en cours en Algérie. Cette année, l’accent sera, entre autre, mis sur ce qui est inhérent aux dernières solutions constructives et avancées liées à la production des matériaux, de mise en place de nouveaux procédés, à l’architecture de la terre et à l’éco-construction.
Fouad Irnatene