A la veille de l’année 2018 et après s’être ouvert une perspective politique sereine, l’Exécutif marquera la fin de 2017 par des changements dans sa composante humaine.
Des signes, mais également des faits, s’accumulent pour créditer la thèse d’un remaniement ministériel conséquent dans les tout prochains jours. Sans doute avant la signature de la loi de finances par le président de la République. Des sources bien informées annoncent l’imminence d’un changement au sein de l’Exécutif et expliquent cela par l’obligation de conduire les affaires du pays dans un environnement social, politique et économique très particulier.
Nous parlons là, de 2018. Avant d’y arriver, il a fallu à l’Exécutif de dépasser l’ensemble des écueils qui s’étaient dressés sur son chemin, de sorte que le pays ait pu négocier la rentrée sociale, en toute quiétude et dans une sérénité ambiante remarquable. L’Algérie ne fait plus «parler d’elle» et les voix qui s’élèvent en son sein pour critiquer l’action de l’Exécutif reflète justement la diversité d’opinions qui la traversent. C’est même un facteur de stabilité disent des observateurs de la scène nationale, confortés par les propos du président français, lors de sa visite à Alger, le 6 décembre dernier. Emmanuel Macron avait, rappelons-le, estimé que le chahut médiatico-politique algérien n’était pas différent de celui de la France ou de n’importe quel autre pays démocratique.
L’Algérie n’a pas besoin d’aucune caution, mais disons que ceux qui attendaient une «petite phrase» du locataire de l’Elysée pour «glousser» autour, ont dû ranger leur frein et admettre qu’il est devenu très difficile d’atteindre l’Algérie sur les flancs des libertés ou des droits de l’homme. Il faut dire que pour courte qu’elle fut, la visite d’Emmanuel Macron a, non seulement recadré les relations algéro-françaises, mais mis beaucoup d’«experts» dans la posture inconfortable de ceux qui n’ont rien à dire.
Les «retrouvailles» entre Alger et Paris sont venues clore un chapitre politique algérien assez fourni en événement, et surtout en embûches que certains avaient, disons-le, surestimées.
Les élections locales, la loi de finances 2018, l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit auront été autant de «stations» où l’Exécutif a dû faire avec une multitude de prévisions chaotiques. Aucune de ses «visions» ne s’est concrétisée. Bien au contraire, après que les électeurs eurent renouvelé leur confiance dans la majorité présidentielle, il ne reste, pour ainsi dire aucun argument que les détracteurs peuvent objectivement faire valoir.
L’architecture du pouvoir algérien est claire, démocratique, identifiée et identifiable.
D’ailleurs, le Premier ministre qui, à l’occasion de sa visite de travail en France et en rencontrant la communauté nationale dans ce pays, a signifié à l’opinion nationale et internationale que l’Algérie est un Etat qui respecte ses institutions dans la transparence et se fait respecter en retour par tous ses partenaires. C’est dire qu’entre sa nomination, dans les conditions que l’on sait, à la fin de l’été dernier, et à quelques jours de la signature de la loi de finances par le président de la République, Ahmed Ouyahia a réussi le tour de main de faire oublier les quelques semaines «d’errance» qu’avait connue la République. Cela s’est fait au prix, d’abord d’un remaniement de «façade» à sa prise de fonction, où seulement trois ministres ont quitté le gouvernement Tebboune, et d’un recentrage de l’action du gouvernement sur quatre secteurs prioritaires, que sont les finances, le commerce, l’industrie et l’habitat. Il faut dire que le plan d’action, présenté devant l’APN, qui embrassait tous les aspects de la vie de la nation, n’a pas véritablement connu un début effectif de mise en oeuvre.
La phase de stabilisation étant finalisée, on parle dans les sphères décisionnelles d’une autre, où il sera question d’offensive tous azimuts et dans tous les secteurs d’activité. Les réformes structurelles du système financier, promises par le Premier ministre, pour accompagner efficacement le recours au financement non conventionnel, l’amendement de la loi sur les hydrocarbures pour doper l’attractivité de l’Algérie dans ce domaine, la mise en place sérieuse d’un mécanisme censé ouvrir le pays aux énergies renouvelables et bien d’autres chantiers, attendent une équipe gouvernementale cohérente et complémentaire.
L’impératif de mettre en selle l’Exécutif, après avoir réussi le cap de la stabilisation socio-économique a été souligné, en haut lieu, dit-on de sources bien informées. La succession des événements, tout aussi importants que rapprochés dans le temps, ont empêché un remaniement de l’équipe de Ouyahia. Cependant, à la veille de l’année 2018 et après s’être ouvert une perspective politique sereine, grâce au succès aux élections locales, l’Exécutif marquera la fin de 2017 par des changements dans sa composante humaine.
Ainsi et en termes clairs, tout indique, insistent nos sources, qu’un vaste remaniement est programmé dans une très courte échéance pour, souligne-t-on, renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale.
Des ministres, «expédiant jusque-là, les affaires courantes», quitteront l’Exécutif, à bien comprendre les propos de nos sources qui révèlent, par la même occasion, que les choix seront portés sur des personnalitées fortes, compétentes et expérimentés.
L’enjeu étant de tenir la barre du pays dans un contexte difficile où beaucoup de réformes doivent être introduites et ne peuvent souffrir de report. L’année 2018 étant une année particulière, car précédant une année électorale, elle apporte un poids supplémentaire à la responsabilité de l’Exécutif, d’où l’arrivée à la tête des départements ministériels d’hommes et de femmes de poigne, avec un profil politique, mais également de fins gestionnaires.
Nos sources estiment que le remaniement pourrait même intervenir avant la fin de l’année en cours pour donner un maximum de marge au nouveau gouvernement, afin d’engager des chantiers tous sensibles, les uns comme les autres.
