En effet, après deux concerts donnés à Oran et Tlemcen, voilà qu’ils se présentent à Constantine pour embarquer leur auditoire dans une fresque musicale assez riche, touchant tous les modes musicaux algériens.
Du chaâbi à la sanaâ en passant par le gharnati, le raï n’est pas en reste, au même titre que le bédoui, avec toutefois des influences occidentales, sous couvert d’un mode assez particulier qui n’est autre que «Jarka». C’est d’ailleurs ce mode qui a inspiré nos jeunes à en faire le nom du groupe. Khalil Baba-Ahmed, violoniste, dira: «Nous avons un patrimoine musical très riche qui ne demande qu’à être valorisé, notamment en lui ajoutant une touche occidentale ; le celtique ou d’autres influences ne peuvent que lui donner une autre tonalité.» Effectivement, les morceaux interprétés se caractérisent par cette fusion de plusieurs modes. Salim Fergani, invité de marque de cette soirée, nous déclare : «C’était joli à écouter, j’ai apprécié cette fusion, preuve que notre patrimoine musical dispose d’une musique savante qui peut être exploitée pour une autre approche musicale, bien sûr sans en altérer l’original».
Concernant leur album et l’éventualité de participer à la manifestation culturelle de Constantine, Mehdi El Mezouar, percussionniste, dira : «Nous avons certes mis beaucoup de temps à réaliser cet album, puisque notre groupe a commencé en 2006, mais c’était surtout le souci de présenter quelque chose de fidèle aux modes que nous avons égratignés, dans le bon sens, cela s’entend, mais aussi, pour ne pas verser dans les reprises du répertoire, une sorte de paresse que nous avons évitée.» Pour sa part, le directeur de l’institut français d’Algérie, Jean François Albat, très content de cette soirée nous déclare ceci : «Je suis très fier d’organiser ces soirées, notamment avec l’apport de l’hôtel Novotel, le but étant de permettre à l’assistance de savourer un patrimoine excellemment riche et ce dans un cadre non formel, comme cela se passe au niveau de l’institut.»
Et d’ajouter : «Le programme pour cette année sera particulièrement riche et l’on s’affaire à faire venir des groupes pour les encourager en les faisant connaître au public, le tout dans une ambiance plutôt relaxe et conviviale, au grand bonheur de tous, moi en premier.»
