La défaite concédée vendredi dernier par la sélection nationale au stade du 5-Juillet face à son homologue guinéenne a fait beaucoup de mécontents, que ce soit au niveau des supporters des Verts ou des différents médias nationaux qui ont chacun commenté à sa façon et selon ses analyses, les raisons de cet échec inattendu, qui laisse perplexes les observateurs quant aux capacités du sélectionneur national, Christian Gourcuff, à mener les Verts à bon port.
Les critiques à son sujet fusent de partout. On s’interroge sur ses choix technico-tactiques, mais aussi par rapport à la composition d’équipe. Il est vrai que face à une bonne équipe de Guinée, les camarades de Feghouli n’ont pas vraiment eu le rendement escompté par les amoureux des Verts. L’EN a manqué de mordant, d’imagination dans le jeu et s’est montrée peu incisive et pas très entreprenante, ne trouvant pas les solutions idoines en cours de rencontre, après avoir été menée au score, alors qu’elle avait pris l’avantage dès la seconde minute de jeu juste après le coup d’envoi donné par l’arbitre soudanais. Ayant évolué pourtant sur une excellente pelouse du stade du 5-Juillet, qui a reçu un lifting, la sélection nationale n’a pas réussi à imposer son jeu devant son public. Elle a été tout simplement décevante et pas à la hauteur de nos attentes. Il y a certes lieu de rappeler qu’il ne s’agissait que d’une joute amicale de préparation et que parfois une défaite nous est plus bénéfique parce qu’elle permet de dévoiler nos manques, nos imperfections et nos insuffisances. Mieux vaut perdre en match amical et avoir la chance de se corriger, que de perdre lors d’une rencontre officielle. Gourcuff se doit de faire donc le nécessaire pour que l’opinion sportive nationale, dont une bonne partie n’est pas très convaincue qu’il soit le coach idoine des Verts, change d’avis à son propos. Mais le plus important demeure le niveau et la qualité de jeu qui doivent animer l’EN, qui, en tant que mondialiste et numéro 1 africain au classement Fifa, doit se montrer à la hauteur de son standing.
Même l’Argentine, l’Allemagne et le Brésil viennent de perdre
Il ne faut pas aussi tout mélanger et tout remettre en question à chaque fois qu’on perd un match. La défaite fait partie du jeu, et parfois elle n’épargne personne. Une équipe, quels que soient son standing et son niveau, ne peut gagner tous ses matches. Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Il y a seulement quelques jours, au même moment où l’Algérie perdait son match face à la Guinée, l’Argentine, le Brésil et l’Allemagne, tous de grandes nations de football, de surcroît ayant déjà gagné la Coupe du monde plusieurs fois, ont perdu en match officiel. L’Albiceleste a perdu at-home à Buenos Aires face à l’Équateur (2-0), les Carioca se sont inclinés à Santiago face au Chili sur le même score et la Nationalmannschaft a concédé une courte défaite à Dublin face à l’Eire (1-0). Comme quoi, cela arrive qu’une sélection ou une simple équipe passe à côté de son sujet. Bon, on n’est pas en train de chercher des alibis pour justifier la défaite de l’EN face à la Guinée, pour défendre Gourcuff ou qui que ce soit, pour dire que parfois il faut avoir la patience et le recul nécessaires, et ne pas s’empresser de juger rapidement un sélectionneur, quel qu’il soit. Gourcuff sait à présent qu’il fait l’objet de critiques parfois même acerbes, cela fait aussi partie du jeu. Pour cela, il est impératif pour lui de trouver la formule magique pour atteindre avec les Verts les objectifs qui lui ont été assignés sur son contrat. Bénéficiant encore de la confiance du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, il doit faire ses preuves avec la sélection d’Algérie, pour pouvoir poursuivre tranquillement sa mission. À défaut de quoi, il lui sera très difficile, voire pratiquement impossible, de rester à la tête des Verts, même si Raouraoua a toujours plaidé pour la stabilité et la continuité dans le travail, seuls garants de toute réussite. Espérons qu’on verra une bonne production des Verts demain contre la redoutable sélection du Sénégal.
Une victoire s’impose pour que le train reprenne normalement sa marche et que la défaite concédée face à la Guinée soit mise rapidement aux oubliettes.
Mohamed-Amine Azzouz