Une note positive dans ce panorama plutôt pessimiste, le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, a souligné, hier à Alger, que grâce à ses potentialités, l’Algérie ambitionne l’édification d’une base économique solide et diversifiée.
Cette diversification est rendue nécessaire, a-t-il souligné, par un contexte national et international difficile. Intervenant, lors d’une conférence sur les start-up, organisée à l’hôtel El-Aurassi, par la wilaya d’Alger, sous le slogan «Citoyenneté et villes intelligentes», il a indiqué d’entrée, en présence de membres du gouvernement, du wali d’Alger, M. Abdelkader Zoukh, et d’un parterre de jeunes étudiants, qu’«il est impressionné par la vitalité des jeunes et du travail qu’ils ont fait».
Le Premier ministre a renouvelé l’engagement de l’État à consolider davantage l’expérience algérienne dans le domaine de la création de la micro-entreprise, rappelant l’intérêt que porte le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au renforcement de ce secteur, compte tenu de sa contribution dans la promotion de l’emploi de jeunes, particulièrement dans l’entrepreneuriat.
Dans un discours qui devrait donner, le moins qu’on puisse dire, des ailes et de l’allant à ces jeunes entrepreneurs qui ne renoncent pas à leurs ambitions, le Premier ministre a indiqué que le pari pour l’avenir est d’asseoir une économie nationale qui repose sur une base industrielle solide, mais diversifiée, avec le soutien de l’État, à la création de start-up, notamment dans les domaines des services, des études, du management, de la sous-traitance et des nouvelles technologies, à la faveur de mesures incitatives financières et fiscales, et d’un système national de formation visant à optimiser les capacités nationales.
Il convient de rappeler que l’industrialisation d’un pays, quel qu’il soit, ne peut réussir que s’il existe un tissu dense de petites entreprises capables, à travers la sous-traitance, de fournir des biens et des services aux industries de taille plus importante, et de donner ainsi à celles-ci plus de souplesse et de flexibilité dans leur fonctionnement.
M. Sellal a évoqué la réorganisation du système de formation professionnelle, à travers l’unification des diplômes et l’amélioration du niveau d’études, afin de diversifier et d’élargir les offres de formation, de formation continue et de qualification, de façon à permettre une adaptation rapide et efficace aux exigences du marché de l’emploi.
Il a mis en avant la nécessité de la mobilisation de tout le potentiel national autour de ces vecteurs de croissance et de développement, avec une ouverture des marchés publics aux start-up en rendant le développement des marchés locaux plus accessibles à de petits entrepreneurs.
Les petites entreprises, un outil de diversification et de développement de l’économie nationale
Les micro et petites entreprises sont des acteurs économiques moteurs du développement. À ce titre, l’appui aux microentreprises fait partie intégrante des politiques de développement. Ces politiques de développement tiennent compte de la multiplicité des contraintes qui pèsent sur le développement. Depuis ces dernières années, le secteur privé est maintenant reconnu comme un des principaux moteurs du développement, et mis à l’avant-plan de toutes les politiques économiques et sociales du pays. Un accent tout particulier a été mis sur les mécanismes d’appui aux micro et petites entreprises, qui constituent un véritable potentiel en termes d’emplois, de revenus et de formation des jeunes, etc. Au-delà de son rôle primordial d’intégration sociale, une partie importante de ce secteur contribue également, de manière significative, à la croissance économique. Cette contribution est certes encore insuffisante, car ces micro et petites entreprises se heurtent à un ensemble de contraintes, mais leur développement n’en reste pas moins la base de l’émergence d’un véritable secteur privé. Ainsi, placer la jeunesse sur le chemin du travail, de l’entrepreneuriat et de la création de richesse, par l’innovation, dit M. Sellal, nécessite la prise de mesures concrètes. L’État algérien a réaffirmé son soutien à cette démarche, à travers l’allègement des contraintes bancaires, la réduction de la valeur de l’apport initial, l’augmentation du montant des crédits sans intérêts et l’affectation d’une partie de la demande publique aux micro-entreprises. «L’ensemble de ces mesures vise à élargir les offres d’insertion professionnelle au profit des jeunes et à leur offrir l’opportunité de créer leur propre entreprise», a-t-il expliqué. Dans ce sens, il a exhorté les jeunes à partager la même foi dans l’avenir de l’économie algérienne, qui doit s’assurer une forte notoriété, surtout que notre pays dispose d’une main-d’œuvre qualifiée et des diplômés pétris de qualités, à même de lui permettre de réaliser les objectifs tracés. Le Premier ministre a estimé que le concept des villes intelligentes constitue la meilleure voie à même de promouvoir la citoyenneté et la participation de toutes les composantes de la société à la gestion locale et au développement durable. En conclusion, M. Sellal soutient que cette interaction «positive» entre gouvernance, économie, écosystèmes et communication nécessite l’implication des citoyens et l’investissement dans l’individu et l’infrastructure, pour supporter le développement durable et améliorer les conditions de vie au bénéfice de toute la société.