La violence verbale s’entend. Souvent l’individu va élever la voix pour intimider ou baisser le ton lorsqu’il est contrarié. La violence verbale se traduit par des propos dévalorisants et contrôlants qui entretiennent un climat de tension en maintenant l’autre dans un état de peur et d’insécurité. La violence psychologique est une suite d’attitudes méprisantes, humiliantes qui dénigrent les capacités intellectuelles ou l’apparence de l’autre, en renvoyant une image d’incompétence, de nullité. Étant subtile, elle est plus difficile à identifi
La violence en milieu scolaire est un sujet de préoccupation international, et nous en connaissons les critères et les caractéristiques. Mais il est aujourd’hui évident que les agressions verbales et l’injure sont les plus grandes constantes quotidiennes du climat violent de beaucoup de nos établissements. Il s’agit ici de comprendre le mécanisme interactionnel et humain de la « violence verbale », en référence au langage et à ses signifiants relationnels et sociaux. Et ensuite de montrer comment il reste possible d’intervenir sur le terrain scolaire, de reprendre et réfléchir ces pratiques par trop banalisées, symbole de recherche identitaire « déplacée ». Nous voudrions situer ici une problématique qui, aujourd’hui, s’impose avec force aux réflexions sur les violences à l’école : celle des violences comme atteintes « verbales ». Préoccupation quotidienne des acteurs de terrain, nous voulons montrer qu’elle est accessible à la recherche autant qu’à l’intervention. Il ne s’agit pas ici de nous intéresser à l’analyse des pratiques langagières, mais de dire en quoi les « faits » de langage sont des problèmes, lorsqu’ils sont des agressions reconnues et identifiées, ou vécues comme telles, interpersonnelles ou intercommunautaires1 . Nous parlons ici de recherches et d’inquiétudes sur la « civilité ». Les cités le dramatisent en symétrie de la violence civile du pouvoir et de l’école. La recherche consiste à saisir la problématisation « primaire », archaïque, du « verbe d’agression ». Nous considérons qu’il s’agit là d’une « violence d’attitude » visant la rupture des codes de socialité, qui en même temps est un appel d’autorité, mais de « reconnaissance mutuelle »