Les participants au 10e congrès du FLN ont plébiscité, lors de la clôture des travaux, Amar Saâdani secrétaire général du parti afin de briguer un second mandat.
En prononçant sa déclaration de clôture, M. Saâdani a tenu à rendre un hommage appuyé au Président Abdelaziz Bouteflika, Président du FLN, relevant, entre autres, ses réalisations en sa qualité du Chef de l’État. Le SG du parti a souligné que «c’est un honneur d’avoir M. Bouteflika comme Président du parti». Dans le même ordre d’idées, le patron du FLN a relevé que le message adressé par le Chef de l’État aux congressistes est «un appui de taille et un soutien clair qui va permettre à notre formation de jouer pleinement son rôle de leader». Les valeurs que contient ce message seront «la ligne directrice de notre stratégie future». M. Saâdani a également mis en relief le rôle du gouvernement, «à sa tête le militant Abdelmalek Sellal, dans la réussite dudit conclave». Qualifiant ces assises d’une «réussite démocratique et d’une fête nationale», l’orateur s’est dit content «du degré de conscience et de l’esprit de responsabilité des congressistes». Et indique que le succès de ce rendez-vous est «porteur d’un message d’espoir».
Conscient des défis à relever, M. Saâdani appelle ses cadres à «concerter avec toutes les forces vives et volontés, et ce dans le cadre de la Constitution et des lois républicaines». Par ailleurs, il convient de préciser que la résolution de la politique générale, adoptée à l’unanimité, a relevé la satisfaction «totale» des congressistes quant au plébiscite de M. Bouteflika en tant que Président du parti. Le document a salué aussi la démarche de M. Saâdani liée au rajeunissement du FLN, ainsi que celle inhérente à la constitutionnalisation de l’amazigh comme langue nationale et officielle. Sur le plan politique, le congrès a appelé les jeunes du parti à assumer leur rôle et prendre le flambeau afin de permettre au FLN de maintenir son statut de «première force politique du pays et éviter tout ce qui peut provoquer des divergences entres les militants». Dans le même contexte, i y a lieu de souligner que le document lu à l’assistance a appelé les forces politiques du pays «en vue de renforcer le processus des réformes engagées par le Chef de l’État».
Sur le plan économique, les congressistes ont mis en exergue l’importance que revêtent la production nationale et la diversification de l’économie, ainsi que la nécessaire complémentarité entre les deux secteurs public et privé. S’agissant des volets diplomatique et sécuritaire, le 10e congrès du FLN a rendu un vibrant hommage à l’ANP et aux différents corps sécuritaires pour leurs efforts consentis au service de l’Algérie. Aussi, le FLN a réitéré son soutien à la position de l’Algérie liée au respect du principe de non-ingérence dans les affaires des États, ainsi que la résolution pacifique des conflits où elle a été sollicitée pour jouer son rôle de médiateur. D’autres résolutions ont concerné l’appel à la reconstruction du Grand Maghreb et à l’écriture de l’histoire pour sauvegarder la mémoire nationale ainsi que de demander à la France de reconnaître ses crimes coloniaux.
Fouad Irnatene
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Un rajeunissement pour de nouveaux défis
En politique, il y a les déclarations et les actes. Et c’est dans la distance qui sépare les deux que se mesure la crédibilité d’une formation politique. Cette règle s’applique pour le parti du FLN, comme pour les autres. Le dixième congrès du parti historique qui s’est tenu ces trois derniers jours était-il une réunion de militants ou un espace le plus large possible offert aux militants de l’ensemble de ses mouhafadas du pays ? La première indication est fournie par le rapport de la commission de validation de la qualité de membre qui a attesté la présence effective de 6.371 délégués dont plusieurs représentants les militants de ce parti à l’étranger. Certes, pour un parti dont les racines plongent dans l’histoire, dont le cheminement est intimement lié à l’évolution sociale et politique du temps où il était seul sur la scène jusqu’à l’avènement du multipartisme, il est logique que sa vie, ses pulsions internes soient traversées de tensions et de vifs débats qui ne font que prouver de sa vitalité et non de son inertie. L’observateur de la vie politique nationale a, d’ailleurs, pris connaissance de ces passe d’armes entre militants pour et contre la tenue de ce dixième congrès. La justice a tranché et l’autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur pour la tenue de ce congrès a été maintenue. Donc, trois jours, du 28 au 30 mai la salle omnisport du complexe MohamedBoudiaf a été l’espace où a été consignée un nouveau chapitre de l’histoire de ce parti sous le titre «renouveau et rajeunissement». Le Premier magistrat du pays a rendu hommage à la cohésion de ce parti qui, plus que le capital historique dont il bénéficie a une responsabilité de premier plan dans la stabilité institutionnelle et politique du pays. En ces temps de troubles sociaux et de violences politiques à nos frontières, le devoir de tout parti politique agréé, à fortiori le parti du FLN est d’offrir un espace d’emergence des compétences qui «placent l’intérêt général au-dessus de toute considération» en même temps qu’il doit être une école de la citoyenneté. Au nombre des congressistes venus de l’ensemble du territoire et même de l’étranger, ajoutons comme paramètre à la validation «morale» de ce congrès, l’élection des membres du comité central et du nouveau secrétaire général du parti. Pour information, le statut du FLN qui a été adopté le deuxième jour du congrès prévoit l’élection du secrétaire général par les membres du comité central (entre 450 et 500 membres) pour un mandat quinquennal. «Le militant doit justifier de 10 ans d’ancienneté au sein du parti pour prétendre à la qualité de membre du comité central». Une condition nécessaire ne serait-ce que parce que c’est cette instance qui aura à trancher la question de la candidature au poste de la magistrature suprême du pays. Toutes les mouhafadhas auront une représentation au sein de ce comité central. La consigne était de choisir deux militants et une militante pour chaque mouhafadha de siège des wilayas et un militant et une militante pour chaque nouvelle mouhafadha parmi celles nouvellement créées. Bref, un parti au maillage dense.
Mohamed Koursi