Face aux contrebandiers qui ne prennent pas de vacances, les forces de sécurité redoublent de vigilance et réalisent des saisies record.
La comptabilité de la drogue révélée chaque jour par les services de sécurité donne froid dans le dos. Plus de 14 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant le premier trimestre de l`année 2017, dont 86,75% dans l`ouest du pays, selon un bilan de l`Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), qui relève également une «hausse» des substances psychotropes saisies. «Au total, 14.373,928 kg de résine de cannabis ont été saisis durant le premier trimestre de l’année 2017, dont 86,75% dans la région Ouest du pays», a précisé l`office dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants, à savoir la gendarmerie, la police et les douanes. La quantité de résine de cannabis saisie durant les trois premiers mois de l`année en cours a enregistré une baisse de 48,33% par rapport à la même période de l`année 2016, en raison surtout du renforcement du dispositif sécuritaire au niveau des frontières, selon une source proche de l`office qui relève que malgré cette baisse, les quantités saisies restent «encore élevées». Selon le rapport, 11,08% des quantités saisies ont été enregistrées dans la région Sud du pays, 1,27% dans la région Est et 0,90% dans le Centre du pays. L’on signale par ailleurs que corrélativement à ces saisies record, 10 116 individus ont été impliqués dans des affaires liées à la drogue, en hausse de 3,16%, dont 51 étrangers, selon le même bilan qui fait état de 176 personnes en fuite.
Les données de l`Onldt révèlent également que parmi les personnes impliquées, 2 180 sont des trafiquants alors que 5390 sont des utilisateurs de résine de cannabis et que 1 199 sont des trafiquants de substances psychotropes et 1 257 autres en sont des utilisateurs.
L’apparition des drogues dures dans les circuits des trafiquants attire également l’attention. L’on précise à ce propos que la quantité d`héroïne saisie a augmenté, passant de 145,44 grammes au premier trimestre de l’année 2016 à 166,25 grammes à la même période de 2017, soit une hausse de 14,31%, selon le même bilan. En revanche, la quantité de cocaïne saisie a fortement baissé, soit-66,62%, passant de 7000,07 grammes à 2336,46 grammes durant la même période de référence. Quant aux psychotropes, le bilan relève une «augmentation» des quantités saisies, passant de 215.081 à 314.984 comprimés durant cette même période, soit une hausse de 46,45%, dont 53,82% ont été saisis à l`ouest du pays. L’Onldt indique que le trafic des drogues dures concerne 44 trafiquants, neuf accros de cocaïne et 20 trafiquants. La lutte contre le trafic de drogue est un combat de tous les instants que livrent les services de sécurité aux magnats de ce créneau qui tisse souvent des liens avec le gangstérisme et le terrorisme. La ligne frontalière de l’ouest du pays semble être un théâtre important pour les opérations des hommes en uniforme qui traquent les dealers et les trafiquants de tous acabits. Le business sombre, mais juteux ne prend pas de vacances. Rien que pour ce week-end, une importante quantité de kif traité s’élevant à huit quintaux a été saisie par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) dans les wilayas de Béchar, Tlemcen et Sidi Bel Abbès. L’information est communiquée par le ministère de la Défense nationale: «Dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la criminalité organisée, un détachement de l’ANP a arrêté, le 12 mai 2017 à Bechar/3ème RM, deux narcotrafiquants en possession d’une importante quantité de kif traité s’élevant à cinq quintaux, tandis qu’un autre détachement a saisi, en coordination avec des éléments de la Gendarmerie nationale et des gardes-frontières (GGF), une autre quantité de trois quintaux à Tlemcen et Sidi Bel Abbès/2ème RM», est-il en effet précisé. Rappelons que dans le même contexte, quelque 142,277 kg de kif traité et 257 comprimés de psychotropes, destinés à la vente illégale à travers les réseaux de trafic de drogues, ont été saisis par la Gendarmerie nationale (GN) au Sud-Ouest du pays au cours des quatre premiers mois de l’année. Ces saisies record, opérées au titre de la lutte contre le trafic de drogue, tant aux frontières qu’à l’intérieur des tissus urbains des agglomérations relevant de la compétence territoriale du troisième commandement régional de la GN, ont eu lieu dans le cadre de 39 affaires criminelles liées au trafic, détention et commercialisation illégale de drogue, précise-t-on.
Entre Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès
Près de 8 quintaux de kif saisis en une seule journée
Une importante quantité de kif traité s’élevant à 476 kg a été saisie avant-hier par des détachements de l’ANP en coordination avec les éléments de la Gendarmerie nationale et des gardes-frontières, à Oran et Tlemcen, a indiqué hier un communiqué du ministère de la Défense nationale. «Dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la criminalité organisée, deux détachements de l’ANP ont saisi, le 12 mai 2017, en coordination avec les éléments de la Gendarmerie nationale et des gardes-frontières, une importante quantité de kif traité s’élevant à quatre quintaux et 76 kilogrammes à Oran et Tlemcen».
A Sidi Bel-Abbès, la brigade de la Gendarmerie nationale de Ras El Ma (sud de Sidi Bel-Abbès) a saisi, le même jour, un quintal de kif traité. «Sur la base d’informations, un plan a été mis en place permettant la découverte de cette quantité de drogue, soigneusement dissimulée à bord d’un véhicule, au niveau de la Route nationale (RN 13) reliant la daïra de Ras El Ma à Sidi Bel-Abbès», a indiqué la même source. Deux personnes se trouvant à bord du véhicule transportant la drogue ont été arrêtées et mises sous mandat de dépôt, a-t-on ajouté.
A Oran, les services de Gendarmerie nationale ont saisi, également avant-hier, deux quintaux de kif traité près de la zone frontalière Ouest, a-t-on appris hier auprès de ce corps sécuritaire.
Agissant sur informations, les gendarmes du groupement territorial de Tlemcen ont récupéré la quantité de kif traité, abandonnée par des narcotrafiquants au lieu-dit «El Madina», relevant de la commune de Bab El Assa.
