Il est vrai que les dernières sévères critiques qui ont visé Mohamed Raouraoua, et toujours en cours, nous laissent penser sérieusement que celui qui a fait tant de chemin depuis sa première élection en 2001, «dérange» aujourd’hui beaucoup de gens.
L’actualité footballistique nationale est incontestablement dominée par la décision finale que devra prendre dans les prochains jours, Mohamed Raouraoua, avant la tenue le 20 de ce mois, de la prochaine assemblée élective de la Fédération algérienne de football, prévue pour rappel à Sidi Moussa. Celui qui a mené avec succès les deux mandats précédents à la tête de la plus haute instance fédérale en charge du ballon rond algérien, grâce notamment à deux participations consécutives aux Mondiaux 2010 et 2014, va toutefois devoir trancher entre un 3e mandat d’affilée, ou bien tout simplement se retirer, pour céder sa place de président de la FAF, au profit d’autres candidats pour l’instant non déclarés officiellement, hormis la candidature de Mourad Lahlou (NAHD). Il est donc très clair que pour l’instant, on ne se bouscule guère au portillon, et à part le président de l’USM El Harrach en la personne de Mohamed Laïb qui avait laissé entendre dernièrement, envisager de postuler, pour palier à un éventuel départ de Mohamed Raouraoua, pour le moment, l’actuel patron de la FAF fait durer le suspense. Or, il ne reste plus que deux semaines seulement, avant le scrutin qui devra élire le prochain président. En d’autres termes plus clairs, Mohamed Raouraoua dont la dernière sortie médiatique en date, avait coïncidé avec la tenue d’une assemblée ordinaire dont les bilans moral et financier avaient été adoptés par l’ensemble des membres présents, n’avait pas manqué de dénoncer haut et fort ceux qui avaient mené une terrible campagne envers sa personne. Il est vrai qu’au terme de la CAN 2017 complètement ratée par les Verts au Gabon, les nombreux et surtout habituels détracteurs de longue date de Mohamed Raouraoua, ont mis à profit le dernier échec de l’EN à la 31e CAN, pour mener une campagne virulente envers le patron de la FAF. Pis encore, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, en l’occurrence El Hadi Ould Ali avait enfoncé le clou en exigeant publiquement des comptes à Raouraoua. D’ailleurs, depuis l’intervention en personne de l’actuel ministre sus-cité, un sérieux profond malaise est apparu entre le premier responsable actuel du MJS et celui de la FAF. Or, si les prérogatives d’un ministre, ou celles de ses services concernés par le suivi de toutes les fédérations sportives nationales, est régi par un contrat de partenariat, comment dès lors interpréter la dernière «injonction» faite par El Hadi Ould Ali à l’égard de Mohamed Raouraoua, d’autant plus que ce dernier n’est «comptable» que par ceux qui l’ont élu à la tête de l’instance, soumise aux règles d’un suffrage totalement«démocratique», sous tutelle de la FIFA. Quand bien même la souveraineté nationale doit être préservée à tout prix, il est bon de rappeler à tous les détracteurs actuels de Raouraoua, que le ministre Ould Ali n’a absolument aucun droit de relever de ses fonctions, un président élu par ses pairs. Mieux encore, en «s’invitant» en personne dans un débat qui a sérieusement terni la sphère footballistique algérienne, le MJS est complètement sorti de son véritable rôle, et notamment des missions qui lui sont attribuées. Pour cause, ce n’est plus un secret pour personne que la tutelle a carrément emboîté le pas aux actuels ennemis jurés du président de la FAF. Du coup, la question de savoir aujourd’hui si Raouraoua postulera ou non pour un 3e mandat d’affilée, relève désormais d’un terrible sens, pour la simple et bonne raison que l’actuel patron est plus que jamais dans le collimateur de certains «cercles». Dès lors, la famille Raouraoua, et notamment les propres enfants de l’actuel patron de la FAF, ont exigé de la part de le père, de ne plus être à la tête du football algérien. Il est vrai que les dernières sévères critiques qui ont visé Mohamed Raouraoua, et toujours en cours, nous laissent penser sérieusement que celui qui a fait tant de chemin depuis sa première élection en 2001, «dérange» aujourd’hui beaucoup de gens. Il est vrai que la réussite de Mohamed Raouraoua sur le plan arabo-africain et international, ne pouvait en aucun cas être considérée par certains cercles de l’ombre, toujours à l’affût, comme une fierté pour l’Algérie du foot.
Quand bien même Raouraoua fait durer le suspense, le mal est déjà fait autour d’un homme qui a peut-être commis l’erreur de prendre «trop de hauteur», de part sa vision du football. Il est simplement navrant de constater que le renouvellement de plusieurs instances sportives nationales, toujours en cours, soit marquée par un manque flagrant de sérénité. Le 20 mars prochain, le MJS devra assumer pleinement toutes ses responsabilités de véritable garant des lois de la République, et non décider du sort à venir du sport algérien et notamment celui du ballon rond national. Notre mouvement sportif est toujours en proie au doute et tous les clans qui visent désormais un poste de choix au niveau de la FAF, devront tout de même attendre ce que va décider finalement Mohamed Raouraoua.