L’incroyable reculade du gouvernement sur le cahier des charges relatif à l’importation des véhicules neufs n’a pas mis fin aux souffrances des concessionnaires automobiles.
En modifiant le cahier des charges, le gouvernement a clairement favorisé les concessionnaires soupçonnés de délit d’initié, dont Renault et Peugeot qui détiennent près de la moitié du marché algérien du véhicule neuf.
En effet, dans l’arrêté ministériel publié le 17 mai au Journal officiel, M. Bouchouareb a débloqué les importations opérées avant le 15 avril dont celles ayant fait l’objet d’une lettre de dénonciation du Premier ministre Abdelmalek Sellal.
L’article 2 du nouvel arrêté précise que « les commandes de véhicules automobiles neufs passées et ayant fait l’objet d’une ouverture d’une lettre de crédit avant la date de signature du présent arrêté ne sont pas concernées par les dispositions de l’article 23 du cahier des charges…).
Une prime aux concessionnaires soupçonnés de délit d’initié.
En plus, le gouvernement leur a permis de prendre un avantage considérable sur leurs concurrents. En effet, les concessionnaires, qui utilisent la remise documentaire comme moyen de paiement, sont toujours bloqués par les banques.
La date butoir du 15 avril 2015 concerne uniquement les domiciliations bancaires, c’est-à-dire le crédit documentaire.
« La remise documentaire, qui est le moyen de paiement utilisé par la majorité des concessionnaires depuis son autorisation par la Loi de Finances 2014, n’est pas concernée et demeure donc toujours bloquée », explique une source proche du dossier.
Les concessionnaires touchés n’ont pas tardé à vérifier.« Nos véhicules sont bloqués au port et les banques refusent de libérer les financements alors que nous avons obtenu les certificats de conformité », dénonce un concessionnaire algérien.