Extradé du Maroc après plusieurs années de cavale, Brahim Hadjas, un homme d’affaires algéro-canadien, vient de connaître sa première condamnation. Le tribunal de Chéraga, près la cour de Blida, a prononcé jeudi son verdict relatif à la «dilapidation du foncier agricole» lié aux activités de ses sociétés Union Pêche et Union Bank. Ainsi, une peine de 10 années de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars, a été retenue contre le mis en cause, tel que requis le 23 janvier par le procureur, alors que la partie civile, représentée par la commune de Bouchaoui et la direction de l’agriculture, avait demandé un dédommagement en raison du préjudice qu’elles ont estimé avoir subi.
Lors de ce procès, faut-il le rappeler, Hadjas n’avait cessé de crier son innocence, précisant avoir acquis les terrains agricoles de Bouchaoui «en bonne et due forme, dans le cadre de ses investissements dans le domaine». Ces terrains ont été cédés par des membres des exploitations agricoles collectives (EAC) contre des sommes d’argent, alors que ces derniers n’ont que le droit de jouissance de ce foncier et ne peuvent donc ni le vendre ni le céder, puisqu’il appartient à l’Etat. Raison pour laquelle tous ont été poursuivis et condamnés par la même juridiction dans un premier procès ; ils ont comparu le 23 janvier dernier en tant que témoins.
La décision de jeudi ne semble pas avoir surpris la défense de Hadjas. «Nous ne commentons pas le verdict, mais nous allons user de notre droit de recours en introduisant un appel au niveau de la Cour. Pour nous, l’affaire n’est pas encore close», a affirmé à chaud maître Guendouzi, dans une déclaration à El Watan.
En plus de cette affaire dans laquelle ses deux enfants, résidents au Canada et détenteurs de la nationalité canadienne, ont été condamnés à une peine par défaut et sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Brahim Hadjas comparaîtra, le 4 février, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs près la cour d’Alger, pour deux autres affaires liées à des délits de «violation de la réglementation du contrôle des changes» et de «rapatriement de devises». Il devra également répondre des délits d’«escroquerie et d’abus de confiance» dans trois autres procès programmés pour le 9 février au tribunal de Sidi M’hamed. C’est dire que sur l’homme d’affaires algérien pèsent plusieurs dossiers, que ses avocats ne manquent pas de qualifier de «montagnes qui vont accoucher d’une souris».