L’ancien chef de gouvernement et désormais président du parti Les Avant-gardes des libertés a rejoint, officiellement et depuis hier, l’arène de la bataille politique nationale en cours en tant que leader partisan.
La clôture du congrès constitutif du parti Les Avant-gardes des libertés n’aura pas été un exercice facile pour Ali Benflis. L’ancien chef de gouvernement a laissé le soin aux différentes wilayas d’élire leurs représentants au comité central du parti. Le bureau politique a été désigné par lui-même, privilégiant la jeunesse et la représentativité féminine. Une grande concurrence s’était, en effet, installée, hier, entre les congressistes des 48 wilayas du pays pour élire les 390 membres du comité central du parti. À 16h passées, la liste n’était pas encore finalisée et des sources proches de la direction du parti affirmaient qu’Ali Benflis ne voulait pas intervenir pour imposer tel ou tel autre congressiste. Tout à son honneur. Dans la matinée, les 2 000 
congressistes avaient déjà adopté les huit résolutions ouvertes la veille, soit le premier jour du congrès, en travaux d’ateliers. Il s’agit, en effet, du programme du parti, avec, entre autres, l’inscription de tamazight comme langue officielle, le soutien inconditionnel de la lutte antiterroriste, la stratégie énergétique à mener, la réforme du système de l’éducation nationale et les questions organiques et liées aux statuts particuliers des Avant-gardes des libertés. Ce n’est finalement qu’à 18h passées qu’a été présentée, puis adoptée la liste des 390 membres du comité central. Après quoi Ali Benflis a pris la parole pour la déclaration finale clôturant le congrès constitutif du parti et a annoncé les 31 membres du bureau politique qu’il a nommés, conformément aux statuts adoptés du parti. Cela dit, la liste a été tout de même soumise à l’approbation du comité central. Il s’agit, entre autres, d’Ahmed Attaf, diplomate et ministre des Affaires étrangères, mais aussi membre fondateur du RND, désigné comme secrétaire général du bureau politique, de l’homme de droit, Ahmed Hardi, nommé chargé de la communication, alors que le colonel à la retraite Ahmed Adimi a été confirmé dans ses fonctions de porte-parole du parti. L’autre personnalité, ex-cadre du FLN et néanmoins ancien ministre délégué Abdelkader Sallat fait aussi partie du bureau politique, en plus de Saliha Lardjane qui a claqué les portes du comité central de l’ex-parti unique quelque temps après la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat.
Des sources proches de l’Avant-garde des Libertés affirment que même si Ali Benflis a eu du mal à faire l’équilibre entre les anciens du FLN et du RND qui ont rejoint son parti, il a tout de même privilégié quatre aspects. Il s’agit du facteur de la jeunesse, celui de la représentativité féminine mais aussi ceux de l’expérience politique et l’équilibre régional. Les 31 membres du bureau politique de l’Avant-garde des libertés comptent ainsi sept jeunes membres, en plus de deux autres suppléants, ainsi que sept autres membres féminines, avec deux également des suppléantes. Le reste se compose de personnalités au background politique connu.
M.M.
