La conférence nationale, prévue pour samedi prochain, s’annonce comme un événement prometteur pour baliser le terrain et aller vers une solution à la crise politique qui perdure.
Le coordonnateur de cette conférence, diplomate et ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, fait montre d’ambitions bien optimistes en ce sens, et parmi les objectifs de son « plan de travail», revenir au processus électoral dans les meilleurs délais. Ce à quoi aspirent d’ailleurs toutes les parties concernées par la résolution de la crise. Cela exige nécessairement d’instaurer un consensus au préalable, d’une part, sur les mécanismes garantissant le succès d’un scrutin présidentiel et, d’autre part, sur les mesures à même de cristalliser les revendications du peuple en termes de mise en place d’un système de représentation démocratique et de consolidation de l’Etat de droit. Le consensus, quoique difficile, compte tenu des divergences encore d’actualité, ne relève cependant pas de l’impossible. A ce propos, Abdelaziz Rahabi s’est même dit convaincu que dans les moments difficiles, les Algériens ont toujours su faire les concessions nécessaires au nom de l’exigence patriotique. Ce qui est attendu en effet de cette conférence nationale, c’est de voir la classe politique et toutes les personnalités conviées à ce rendez-vous s’inscrire dans une dynamique de consécration d’un projet collectif définissant les contours de l’Algérie de demain, et où il sera question de consolider la légitimité de l’édifice institutionnel en se référant aux principes de la souveraineté, de la démocratie plurielle et du progrès.
En d’autres termes, la promotion du caractère républicain de l’Etat, tout comme la préservation de ses intérêts suprêmes devront constituer les axes majeurs de la feuille de route sanctionnant les travaux qu’abritera l’Ecole supérieure de tourisme et d’hôtellerie d’Ain Benian où l’on s’attend à une participation massive de partis politiques de toutes obédiences, de personnalités nationales, de représentants d’organisations syndicales et de la société civile. Voilà donc une opportunité réelle d’amorcer enfin le dialogue inclusif auquel la contribution de tout un chacun pour solutionner la crise actuelle est vivement souhaitée.
La présence attendue de l’ancien président de la République Liamine Zeroual à qui une invitation a été remise se veut un gage de crédibilité pour le succès des travaux. Lakhdar Brahimi, Ali Yahia Abdenour et l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour sont aussi attendus à cet événement qui devrait drainer quelques figures de proue de l’ex-FIS dissous, à l’exemple d’Abdelkader Boukhamkham et Ali Djeddi, qui ont déjà confirmé leur présence.
L’on relèvera également le vif intérêt manifesté par le SG du FLN pour prendre part aux travaux de cette conférence nationale. «Le FLN soutient toutes les rencontres de l’opposition préconisant le dialogue inclusif », avait indiqué en effet Mohamed Djemai, en marge d’une rencontre des mouhafedhs du parti samedi dernier à Alger. «Ce qui nous intéresse au FLN, c’est la conjugaison de tous les efforts et le rassemblement de toutes les idées et visions pour trouver les solutions constitutionnelles conformes aux exigences du peuple et pouvant sortir le pays de la crise» avait-il ajouté. Est-ce à dire que le temps d’un accord consensuel tendant à transcender la situation actuelle est enfin arrivé ?
L’espoir est permis, sommes-nous tentés de répondre !
elmoudjahid