Les fortes chaleurs qui ont caractérisé la dernière semaine du mois de Ramadhan ont été fatales pour certaines exploitations agricoles spécialisées dans les céréales, d’autant plus que cette période est jugée la plus favorable pour l’intervention des moissonneuses-batteuses, du fait que le grain est devenu sec.
Dans plusieurs cas d’incendies enregistrés sur les parcelles céréalières, le départ de feu est généralement lié à des défectuosités de fonctionnement des moissonneuses-batteuses qui émettent des étincelles qui prennent rapidement dans les plants de blé et se propagent à une vitesse incontrôlable.
Le dernier événement de ce genre a été enregistré entre samedi et lundi dernier de la semaine qui a précédé l’Aïd el Fitr, lorsqu’une série d’incendies s’est propagée dans des parcelles céréalières des localités de Tkouk, Cherouana et Boursas, relevant de la commune de Beni Hmiden, dans la daïra de Zighoud Youcef, à une dizaine de kilomètre au nord de la ville de Constantine. Les agriculteurs parlent de 300 hectares de céréales parties en fumée, tandis que la direction des services agricoles estime les pertes à 170 ha.
Les incendies ayant affecté les exploitations agricoles ont requis, en premier lieu, l’intervention des agriculteurs, avec utilisation d’outils manuels, de l’eau et de tracteurs permettant de creuser des sillons pare-feu, afin de circonscrire l’incendie. Les services de la protection civile ont intervenu avec un « certain » retard, d’après les habitants de la région.
Pour rappel, les services météo avaient diffusé, deux jours auparavant, un bulletin météo spécial (BMS), faisant état de chaleur exceptionnelle appelée à durer jusqu’après l’Aïd el Fitr. Les services de la protection civile et des forêts sont toujours sur leur garde, assurant les permanences pendant les cinq jours du congé exceptionnel (de mardi à samedi, à cause de la fête du 5 juillet, de l’Aïd et du week-end).
Les parcelles parcourues par le feu offrent un triste spectacle de champs désolés et carbonisés. N’était-ce la vigilance des paysans et des autres citoyens habitants ces localités, qui ont intervenu dès les premières fumées avec des tracteurs et des outils manuels, des maisons seraient réduites en cendre. Un agriculteur a été blessé au cours de l’intervention lorsque, avec son tracteur, il a tenté de barrer la route aux flammes qui menaçaient son champ de blé.
En se plaignant du retard qu’auraient enregistré les équipes d’intervention de la protection civile, venues de Zighoud Youcef et de Didouche Mourad, les agriculteurs qui ont perdu leurs moissons expliquent que les camions-citernes acheminés sur les lieux par les pompiers seraient vides. Le directeur des services agricoles déplore, quant à lui, que les agriculteurs n’aient pas pris toutes mesures préventives nécessaires, à commencer par l’absence de citernes tractées sur leurs parcelles pendant les travaux de moissonnage. A cela s’ajoute le peu d’intérêt accordé par les agriculteurs à l’assurance de leurs récoltes contre les incendies et autres risques naturels ou techniques.