C’est dรฉsormais officielย : le continent africain comptera neuf (ou dix) reprรฉsentants lors de la phase finale de la Coupe du monde 2026. Ainsi en a dรฉcidรฉ la FIFA…
Ils en exigeaient dix. Au minimum. Les prรฉsidents des fรฉdรฉrations africaines – elles se comptent aujourd’hui cinquante-cinq depuis l’admission de Zanzibar en mars dernier – ont officiellement obtenu de la FIFA, dont ils avaient largement soutenu le projet de Coupe du monde ร 48, neuf qualifiรฉs sรปrs. Le Conseil de la FIFA rรฉuni ร Bahrein a tranchรฉ ces derniรจres heures en ratifiant la proposition formulรฉe le 30 mars en faveur d’une rรฉpartition qui offre ร la Confรฉdรฉration africaine de presque doubler son contingent. Neuf places (contre cinq actuellement) sont assurรฉes avec la possibilitรฉ d’en qualifier une dixiรจme, ร l’issue d’un tournoi de barrage.
Cette dรฉcision n’a pas arrachรฉ de cris de joie. Et pour cause, mรฉdias et leaders africains rรฉclamaient ces derniers mois une douzaine de qualifiรฉs a minima, rappelant au passage la prรฉsence massive des Europรฉens qui comptent pour un tiers des qualifiรฉs. ร l’arrivรฉe, ils devront faire avec neuf (ou dix) places ร l’horizon 2026, et l’opportunitรฉ exceptionnelle pour des nations souvent recalรฉes derriรจre les leaders du moment de se prรฉsenter pour la premiรจre fois au grand festin mondial, voire d’y revenir. On pense รฉvidemment au Sรฉnรฉgal ou ร la RD Congo, voire ร l’Egypte.
Aujourd’hui, seules treize nations du continent peuvent s’enorgueillir d’avoir participรฉ au plus grand รฉvรจnement international de footballย : Afrique du Sud (3 fois), Algรฉrie (4), Angola (1), Cameroun (7), Cรดte d’Ivoire (3), Egypte (2), Ghana (3), Maroc (4), Nigeria (5), RDC (1), Sรฉnรฉgal (1), Togo (1) et Tunisie (4). La longue marche du football africain, qui a plafonnรฉ en Coupe du monde, se poursuit, elle qui a commencรฉ dans les annรฉes 1930 avec un reprรฉsentant (l’Egypte en 1934). Il fallut attendre 1970 pour voir une sรฉlection (le Maroc) dรฉcrocher un point (nul contre le Pรฉrou). En 1978, la Tunisie remportait le premier match d’une รฉquipe africaine (Mexique, 3-1). Quatre and plus tard, l’Afrique comptait un reprรฉsentant supplรฉmentaire. Les รฉpopรฉes de l’Algรฉrie et du Cameroun en Espagne confirmรจrent les progrรจs rรฉels du football continental.
ร quand une sรฉlection africaine dans le dernier carrรฉย ?
En 1990, les Lions indomptables atteignent les quarts de finale, ร l’issue d’un parcours mรฉmorable. L’Afrique, par la voix de son prรฉsident Issa Hayatou, obtient dans la foulรฉe un troisiรจme reprรฉsentant pour 1994. Le succรจs du Nigeria aux Jeux Olympiques d’Atlanta 1996 permet aussi de conquรฉrir deux places supplรฉmentaires pour France 98. Et la Coupe du monde organisรฉe en Afrique du Sud en 2010 offrira mรชme une sixiรจme place au continent (cinq qualifiรฉs plus le pays organisateur).
Pour autant, aucun reprรฉsentant africain ne s’est encore jamais immiscรฉ dans le dernier carrรฉ mondial, ร la diffรฉrence des Asiatiques en 2002. Le Ghana, en 2010, reste aussi ร ce jour la derniรจre sรฉlection ร avoir atteint les quarts de finale, aprรจs le Cameroun (1990) et le Sรฉnรฉgal (2002). En dรฉpit de jolies rรฉussites dans les compรฉtitions ร catรฉgories d’รขges (U17, U20, Jeux olympiques), l’Afrique du football demeure ร la traine du reste du monde pour des raisons connues et identifiรฉes, qui ne sont pas seulement sportives. Le Franรงais Claude Le Roy, qui prophรฉtisait au dรฉbut des annรฉes 1990 un succรจs africain proche en Coupe du monde, n’a toujours pas รฉtรฉ exaucรฉ. Rendez-vous en 2026 donc. A moins qu’une sรฉlection africaine รฉmerge enfin dans le dernier carrรฉ en Russie l’an prochain ou bien quatre ans plus tard au Qatar..