as un jour ne passe sans que les médias nous apportent leur lot d’informations concernant des crimes de plus en plus horribles, viols, assassinats, kidnappings, et la liste reste malheureusement longue… tout ceci arrive concomitamment avec des saisies record de drogue aux quatre coins du pays.
Jadis on parlait de gramme de kif, aujourd’hui c’est plutôt les tonnes de kif traité qu’on annonce. des quantités qui donnent froid dans le dos et qui interpellent plus que jamais tout le peuple algérien. Ainsi, dans une opération récente de recherche dans les différents quartiers relevant de leurs secteurs de compétence, les forces de police de la sûreté de wilaya d’Alger ont procédé à l’interpellation de 465 individus suspects impliqués dans des affaires liées au trafic de drogue, et la récupération de 1.509 comprimés psychotropes. Ce sont plus de 149 kg de cannabis, 483,188 g de cocaïne et environ 147 g d’héroïne saisis durant les huit premiers mois de l’année 2017 dans la seule wilaya d’Alger, soit une hausse des quantités saisies dans le cadre de la consommation des drogues à Alger par rapport aux années précédentes. Les individus poursuivis pour consommation de drogue sont principalement des jeunes âgés entre 19 et 35 ans. Le nombre des affaires liées au trafic, possession et consommation de drogues à Alger, durant la même période, est de 9.366 impliquant plus de 10.700 individus, principalement des jeunes notamment dans les affaires de consommation. La société civile tire la sonnette d’alarme quant à l’ampleur que prend le phénomène de la toxicomanie dans notre société et appelle à une riposte gouvernementale afin de réduire un tant soit peu ce phénomène. La consommation de ces poisons a atteint des proportions alarmantes, ces dernières années, touchant même les milieux scolaires. «L’infiltration de la drogue dans le milieu scolaire chez les adolescents est un phénomène récent et dangereux qui peut s’expliquer par l’absence d’une prévention primaire efficace et la démission des institutions qui sont chargées de les pratiquer», avait expliqué Mahmoud Ould Taleb, Professeur en pédopsychiatrie EHS à l’hôpital Drid-Hocine.
Pour mieux comprendre ce phénomène, l’Office National de lutte contre la drogue (l’ONLDT) organisera durant la première semaine du mois de novembre une journée d’études sur les modalités d’exploitation des résultats de l’enquête réalisée sur la prévalence du tabac, de l’alcool et des drogues en milieu scolaire en Algérie, dont les résultats ont été communiqués en octobre 2016, et qui a révélé la prévalence de l’utilisation de toutes les substances ciblées chez les 15-17 ans.
La violence scolaire est engendrée par la consommation des drogues
Entre 400 et 500 établissements scolaires des cycles moyen et secondaire ont été ciblés par l’Office, pour mesurer l’ampleur des drogues qui
«investissent» les écoles.
Menée en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, cette enquête a été réalisée sur une période de 7 mois, où des collégiens et des lycéens ont été interrogés. En effet, la drogue a été constatée dans les écoles depuis des années, facteur qui a engendré violence et déperdition. Face à ce phénomène qui n’est pas nouveau, des campagnes de sensibilisation ont été menées et l’accent a été mis sur les dégâts que provoque la drogue sur l’organisme et l’environnement.
D’ailleurs, les spécialistes ont à maintes reprises souligné que la violence scolaire est engendrée par la consommation des drogues. Cette enquête révélera sans nul doute ce que veut nous dire cet adolescent, un consommateur abusif de drogue, et quel est le message qu’il veut lancer.
Selon cette enquête, les substances toxiques les plus utilisées par les jeunes en milieu scolaire sont respectivement le cannabis, l’ecstasy et les psychotropes. Les participants à cette journée d’études, représentants du ministère de l’Education, de la Santé, de la Sûreté nationale, des psychologues et des sociologues, se pencheront sur l’exploitation des résultats de cette enquête afin de trouver des moyens efficaces pour lutter contre ce phénomène. Le plan national de lutte contre la drogue a, certes, porté ses fruits en matière de répression, mais demeure insuffisant en matière de prise en charge des jeunes dans les centres de désintoxication et de sevrage. Ce plan d’action que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a établi, en 2006, pour le renforcement de la prise en charge des toxicomanes, prévoit notamment la création de 15 centres de désintoxication et 53 CIST qui permettraient de couvrir les besoins de l’ensemble du territoire national. Actuellement, l’Algérie dispose de deux centres de prévention et de soins (centres de désintoxication) à Blida et Oran, et trois centres intermédiaires de soins (CIST) à Alger, Annaba et Sétif.