Les élections législatives canadiennes qui se tiendront le 19 octobre prochain verront la participation de deux candidates de la diaspora algérienne et ce n’est pas une première.
Djaouida Sellah et Sadia Groguhé deux députées sortantes du Nouveau parti démocratique (NPD), une formation politique de centre-gauche, sollicitent un autre mandat de leurs électeurs dans banlieue sud de Montréal.
Sadia Groguhé est née en France de parents algériens. Détentrice d’une maîtrise en psychologie, elle a été active en politique municipale avant d’émigrer au Canada en 2005. Djaouida Sellah, médecin en Algérie, est arrivée au Canada en 1998, année où elle a créé l’Association québécoise des médecins diplômés hors Canada et États-Unis.
Ces deux femmes ont été élues avec un autre candidat d’origine algérienne, Tarik Brahmi, dans la foulée du raz-de-marée de leur parti aux élections de mai 2011 et que les observateurs de la politique canadienne ont appelé la Vague orange. Une vague qui devrait se consolider. Le NPD a de fortes chances de former le prochain gouvernement à Ottawa, selon les derniers sondages. Mais comme la campagne électorale s’étire sur 78 jours, la plus longue dans l’Histoire du Canada, tout peut arriver. L’ampleur de la vague orange de 2011 avait surpris y compris au sein du NPD qui s’est retrouvé dans les sièges de la première opposition en passant de 37 à 103 députés.
Le NPD a eu quatre ans pour consolider son image auprès de l’électorat en tenant tête au gouvernement conservateur majoritaire, comme le mentionnait à El Watan Peter Julian, l’un des ténors de ce parti. Sa position minoritaire n’était pas sans avantages : il pouvait exprimer et répéter ses idées et arguments et atteindre le public à partir du parlement.
Par ailleurs, une élection primaire s’est tenue à l’intérieur du NPD dans une circonscription à l’Ouest de Montréal pour choisir un candidat qui représentera le parti à la prochaine élection. Salim Bouguermouh, lui aussi d’origine algérienne, avait à affronter de grosses pointures dont une célèbre journaliste canadienne anglophone et un ancien vice-ministre.
Après des études de médecine en Algérie, Il a complété sa spécialisation médicale en France. Au Canada, il a obtenu son doctorat (PhD) à l’Université de Montréal, suivi d’un stage postdoctoral au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Singapour.
Issu d’une famille militante en Algérie, il est le fils de l’ancien député FFS Mohand Larbi Bouguermouh. Bien que les membres de son parti aient choisi finalement un autre candidat, Salim Bouguermouh ne baisse pas les bras et continue à militer et à prendre part activement à la campagne électorale.
Ne niant pas le travail communautaire pour les immigrants, il estime toutefois que le salut viendrait d’une implication dans la vie politique. « De par mes origines, j’ai un intérêt particulier pour les communautés immigrantes. Je voudrais les encourager à investir tous les champs de la vie citoyenne au Canada, à participer à la vie politique.», affirme-t-il en les invitant, bien sûr, à « rejoindre le NPD ».
A noter aussi qu’un autre candidat Salah Bediari, poète et éditeur d’origine algérienne veut se présenter à la prochaine élection en indépendant.