Le deuxième plus gros annonceur au monde pourrait retirer ses publicités si les géants d’Internet ne font pas le ménage dans leurs contenus.
On ne plaisante pas avec la publicité en ligne. Surtout quand on s’appelle Unilever et qu’on dépense plusieurs milliards d’euros chaque année pour faire la promotion de ses produits sur la toile.
Selon plusieurs médias ayant eu accès avant l’heure à un discours que devait tenir le patron du marketing du géant des produits de grande consommation, Keith Weed devait s’en prendre, lundi, à Google et Facebook. Lors de la grande conférence annuelle consacrée au marketing digital, l’homme qui est à la tête d’un budget publicitaire de 7,7 milliards d’euros qui fait d’Unilever le deuxième annonceur de la planète derrière Procter & Gamble reproche aux géants du numérique de ne pas assez faire la police sur leurs réseaux. Et si Google et Facebook qui forme un duopole sur la publicité digitale ne font pas évoluer leurs pratiques, Unilever menace d’aller dépenser ses dollars ailleurs. En cause, les « fake news » et autres propos haineux, sexistes ou choquant pour les jeunes qui pullulent sur leurs plates-formes.
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Problème de confiance
L’explosion du phénomène est devenue préoccupante pour un groupe comme Unilever, qui achète de nombreux espaces publicitaires en ligne pour ses produits grand public, comme des boissons, des glaces, ou des soins à la personne.
« Nous ne pouvons pas accepter un environnement dans lequel nos consommateurs n’ont pas confiance en ce qu’ils voient en ligne », devrait notamment expliquer le responsable marketing d’Unilever aux acteurs du secteur.
« Nous ne pouvons pas continuer à financer des réseaux sociaux, qui représentent plus d’un quart de nos publicités digitales, et qui parfois relaient des informations dignes des égouts », devrait également assener Keith Weed.
7,7 milliards d’euros en 2017
Unilever, qui fabrique notamment le savon Dove et la mayonnaise Hellman, est le deuxième plus gros annonceur au monde derrière Procter & Gamble. En 2017, il a dépensé 7,7 milliards d’euros en marketing, dont plus de 2 milliards en ligne.
les echos.fr