Dans une interview accordée à nos confrères de Goal, Vahid Halilhodzic est revenu sur son passage au sein d’El Khedra et de sa déception de voir la situation actuelle de l’équipe qu’il aura entraînée durant trois ans.
Critique envers les choix de la Fédération après son départ, qui ont eu pour conséquence, la non qualification en Coupe du Monde 2018, il évoque ainsi sa déception de voir son travail détruit en si peu de temps, indiquant l’inexistence de la sélection à l’heure actuelle.
L’actuel sélectionneur du Japon, enchaînant à titre personnel sa deuxième Coupe du Monde d’affilée en tant qu’entraîneur, se montre ambitieux sur les chances du Japon dans le groupe H (Colombie, Sénégal et Pologne), citant pour exemple la qualification de l’Algérie en quarts pour la première fois de son histoire en 2014 au Brésil.
Insistant sur les qualités collectives de son équipe en termes de rigueur et de discipline pour passer la phase de groupes, il indique que l’aspect sur lequel il travaille le plus demeure psychologique, en évoquant le complexe d’infériorité des Blue Samouraïs face aux grandes nations, notamment sur le récent match amical face au Brésil (défaite 3-1).
Revenant par la suite sur son passage de trois ans à la tête de l’Algérie (2011-2014), l’ex-entraineur du Paris SG et de Trabzonspor se montre attristé par la chronologie post-Mondial et des désillusions subies qu’il explique par la « destrcution » d’un travail qu’il aura réalisé au cours de son passage. Évoquant son départ, il pointe le « comportement des dirigeants » (de la FAF) avec en sus la décision de l’ex-président Mohamed Raouraoua d’engager des discussions avec Christian Gourcuff en pleine préparation au Mondial avec une visite du CTN de Sidi Moussa en mars 2014.
Ainsi, cette discussion de la FAF a poussé Vahid à quitter la sélection à l’issue du Mondial et ce malgré la demande des instances dirigeantes et des politiques de son maintien.
Il évoque aussi d’actuels joueurs de la sélection l’ayant appelé pour le faire part de leur regret de voir la situation actuelle de l’équipe. Le natif de Mostar revient sur l’accomplissement d’un travail de longue haleine de 3 ans ayant permis à l’équipe d’impressionner nombre d’observateurs au Brésil évoquant la victoire face à la Corée et le quart de finale face à l’Allemagne : « On a beaucoup travaillé et on était tous récompensés avec cette belle représentation en Coupe du monde. Tout le monde a aimé. Et l’équipe d’Algérie a gagné beaucoup de sympathie pour son jeu. Par la suite, tout a disparu en très peu de temps. »
Ainsi, il évoque une « destruction » d’une équipe à fort potentiel étant devenue à ses yeux la « meilleure d’Afrique » de par l’existence de grands talents individuels mais aussi de la création d’un groupe. Les mots utilisés par l’ex-sélectionneur pour illustrer l’état actuel des Verts sont durs qualifiant l’équipe de « presque inexistante » suite à trois années de choix contestables.
Il se montre tout aussi critique envers la presse sportive et les observateurs locaux de l’EN en les qualifiant de « spécialistes de rien du tout », insistant sur l’absence de réels critères objectifs pour évaluer son travail.
Enfin, répondant à une question sur un éventuel retour à la tête de l’EN, Vahid préfère évoquer sa satisfaction d’avoir laissé une bonne image et une satisfaction de la rue et du peuple algérien vis-à-vis de son travail.
Ainsi, à l’heure où les supporters algériens se préparent à regarder la Coupe du Monde en Russie en simples spectateurs, la nostalgie d’un passé glorieux refait surface ces derniers jours, faisant écho aux déclarations de Mohamaed Raouraoua sur son passage en tant que président de fédération.