Lors d’un meeting à la maison de la culture de Sidi Bel Abbès, Louisa Hanoune estime que le seul mérite de la visite de John Kerry à Alger est d’avoir «permis au président Bouteflika de parler». Entamant son discours avec plus de deux heures de retard, faute d’assistance, et devant une salle à moitié vide, la patronne du Parti des travailleurs (PT) est revenue sur le quiproquo autour de la traduction des propos de Kerry au sujet de la prochaine élection, affirmant que «dans les deux cas de figure cela pose problème». «Kerry n’a pas à s’immiscer dans le processus électoral en cours. Aucune puissance au monde ne pourra reproduire le scénario syrien et libyen en Algérie», a-t-elle soutenu, tout en rappelant la responsabilité des Etats-Unis et du Qatar dans les conflits qui continuent de déchirer plusieurs pays arabes.
«Que Dieu nous éloigne de leurs méfaits, car ce ne sont pas ces deux pays (USA et Qatar) qui vont apporter la démocratie en Algérie», a-t-elle ajouté. Louisa Hanoune, qui récuse l’idée d’une nouvelle transition politique à l’occasion du scrutin du 17 avril, considère que la mise en place du Conseil national de transition en 1994 a eu de «graves répercussions politiques et économiques sur le pays». Aussi, la leader du PT s’est attaquée de nouveau à Benflis, sans le citer nommément, lui reprochant de vouloir remettre en cause la règle des 51/49% en matière d’investissement, d’introduire plus de flexibilité dans les relations de travail et de prôner une politique économique ultralibérale.
Elle a également dénoncé le recours à l’argent sale en politique, particulièrement en cette phase électorale qu’elle qualifie de «période aux enjeux multiples». Et de préciser : «Nous assistons à une élection exceptionnelle. Une élection cruciale qui se déroule dans une atmosphère de guerre, eu égard aux pressions et chantages qu’exercent sur l’Algérie des puissances étrangères».