L’industrie automobile et ses équipements est un levier de la relance économique en Algérie et du secteur de la sous-traitante de façon particulière, ont estimé, mardi dernier, des participants à un Colloque international à Boumerdès. Dans son intervention, au deuxième jour de ce Séminaire international sur «La qualification industrielle et les enjeux de développement des économies arabes, cas de l’Algérie», le chercheur universitaire Mohamed Hanich, de Béjaïa, a soutenu que la relance de l’économie industrielle en Algérie est tributaire de cette industrie mécanique, dotée d’une importance capitale dans toutes les économies mondiales. Le secteur automobile peut engager l’Algérie sur la voie de l’industrialisation dans tous les domaines, et partant l’introduire dans le marché des exportations mondiales, un secteur apte à soutenir l’intégration du pays dans l’économie mondiale, a-t-il estimé, déclarant que l’Algérie dispose de tous les atouts susceptibles, s’ils sont employés à bon escient, de convaincre les industriels et investisseurs de s’installer sur son territoire. Outre la position géographique mitoyenne à l’Europe, synonyme de réduction des frais de transport, la main-d’œuvre bon marché, et la faiblesse du coût de l’énergie (gaz naturel), cités parmi les facteurs incitatifs à l’investissement en Algérie, il a aussi souligné l’existence d’un réseau routier de 135.000 km (le plus important en Afrique).
L’Algérie est aussi considéré comme le deuxième marché africain en matière de consommation automobile, avec plus de 400.000 ventes de véhicules/an, en plus d’un parking automobile de plus de 5 millions d’unités. Ce chercheur a, néanmoins, pointé du doigt le climat des affaires «difficile» en Algérie, jugé comme «une contrainte majeure» au développement de cette industrie vitale, à l’échelle nationale, outre l’absence, a-t-il précisé, d’une «stratégie nationale économique claire et stable» en la matière, et la dépendance aux hydrocarbures. Les autres contraintes sont liées à la «présence faible» de la sous-traitance dans le domaine, l’absence de la concurrence, et la non disponibilité d’un foncier viable, entre autres. L’usine «Renault» d’Oran pourrait constituer un «noyau» de relance de l’industrie automobile en Algérie, si le projet venait à attirer d’autres industriels du domaine (montage et équipements automobiles), pour ouvrir ainsi d’autres perspectives pour l’exportation, a soutenu M. Hanich. Selon la même source, l’industrie automobile rapporte près de 400 milliards d’euros pour les pays industriels, représentant un taux de 3% de la production mondiale.
Le secteur assure également 12 millions d’emplois (directs et indirects) aux pays européens, soit un taux de 6% des offres d’emploi dans ces pays, dont les revenus fiscaux résultants de cette industrie sont estimés à 360 milliards d’euros. Tandis que la valeur des exportations de véhicules et équipements automobiles, à partir de l’Europe, est estimée à 75 milliards d’euros, avec un chiffre d’affaires de plus de 500 milliards d’euros.
Des chercheurs universitaires, des industriels et des hommes d’affaires de nombreuses wilayas ont pris part à ce séminaire, organisé par la faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de la gestion de l’université de Boumerdès.
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