La table de Yennayer qui garnit la soirée festive du nouvel An amazigh, est une manière incontournable de célébrer cet événement notamment en étalant ses talents en matière de cuisine traditionnelle sur les réseaux sociaux, lui donnant ainsi une dimension plus large afin de faire mieux connaître ce patrimoine séculaire, ancré dans les us et coutumes de la société algérienne.
Le « partage » des préparations culinaires et des tables est désormais un « hobby » de plus en plus prisée par les femmes et les mères au foyer.
Si cette pratique atteint son paroxysme durant le mois sacré du Ramadhan, elle prend de plus en plus d’ampleur à l’occasion de la soirée du nouvel an Amazigh, avec un cachet traditionnel tant par les mets présentés que par la vaisselle sortie.
En effet, un soin tout particulier est attaché à la table « amazighe » afin d’être « éligible » à la compétition sur le Net et de rafler un maximum de « Likes ».
La vaisselle en poterie, un incontournable
La table de Yennayer rime, pour beaucoup de maitresses de maison, avec la vaisselle en poterie afin d’immortaliser, en photos ou en vidéos, le cachet typiquement traditionnel de cette célébration sur les réseaux sociaux.
Pour parfaire la décoration de leurs tables, de plus en plus de ces « chefs » optent pour cette vaisselle déclinée en plusieurs couleurs et formes, mais toujours avec les mêmes symboliques patrimoniales.
Les « accessoires » ne sont pas en reste. Nappes et autres objets artisanaux sont proposés à foisonnement et à prix concurrentiels sur les réseaux sociaux, notamment des pages Facebook, pour satisfaire une clientèle exigeante lorsqu’il s’agit de son patrimoine ancestral.
Pour compléter le tableau…des tenues traditionnelles pour les petits de la famille
La tenue traditionnelle demeure la pièce maîtresse de la célébration de Yennayer pour vraiment compléter le tableau. Une fois, le diner et la table réglés, les mamans se font un point d’honneur à habiller « traditionnel » les petits en particulier. Achat ou location en magasins, chacun ou plutôt chacune, ses moyens.
A ce propos, Mme Halima déclare avoir acheter une « Jebba » kabyle pour sa fille de 9 ans spécialement pour la prendre en photos à cette occasion et les partager avec ses proches et amies.
Mme Amina, fonctionnaire dans le secteur de l’Education, dit attacher une attention toute particulière à la célébration de Yennayer en veillant aux détails qu’elle immortalise en photos à partager sur différents groupes Facebook, et pas forcément regroupant que des Algériennes.
« J’ai pris l’habitude de partager des photos de nos fêtes algériennes dans des groupes Facebook arabes, européens et même africains qui s’intéressent à l’habit, la cuisine et le décor, et à chaque Yennayer, je reçois beaucoup des questions sur cette célébration », a-t-elle indiqué ajoutant avoir
acquis « au fil des ans, +le sens de devoir+ de promouvoir, à travers toutes ces photos, l’identité algérienne séculaire, ses traditions et ses acquis historiques ».
La femme algérienne est devenue, ainsi, une « ambassadrice » de la culture et des traditions de la société, chacune des coutumes de sa région, qui diffèrent d’une wilaya à l’autre, de par les plats proposés. Des plats dont le dénominateur commun est d’être forcément traditionnels.
Si la « chakhchoukha » est le plat dominant dans de nombreuses région du pays, le couscous en sauce aux légumes ou aux raisins secs reste incontournable dans la Kabylie.
Au-delà de la variété et la richesse des plats, Yennayer consolide la relation de l’Homme à la terre et offre une opportunité de réunion à toute la famille pour le raffermissement des liens au début d’une nouvelle année.