La grève générale, à laquelle a appelé la cellule de crise installée au lendemain du kidnapping de Mebrek Amirouche, a été massivement suivie.
Tous les commerçants de la commune ont baissé rideau en signe de solidarité avec la famille de la victime et pour exprimer, par la même, leur ras-le-bol du phénomène de rapts qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la région.
Même les établissements scolaires étaient fermés tout comme les autres institutions publiques, comme le siège de l’APC, qui ont été paralysées par la grève. Un service minimum a été assuré, juste en début de matinée, au niveau des boulangeries et à la pharmacie du chef-lieu de la commune, où un grand rassemblement a été observé par les villageois. «Personne n’est à l’abri de ce phénomène. On doit tous se mobiliser pour obtenir la libération de ce jeune», a martelé un intervenant, qui a exhorté les présents à réagir pacifiquement pour exercer une pression sur les ravisseurs. «Tout le monde doit se sentir concerné par le kidnapping de Amirouche, car il s’agit d’un phénomène qui gangrène notre région. On doit maintenir la mobilisation de manière constante afin de manifester un grand mouvement de solidarité à la famille de la victime», a laissé entendre un autre.
Les interventions des citoyens qui ont pris la parole concordent toutes sur la nécessité d’entreprendre des actions pacifiques jusqu’à ce que les ravisseurs relâchent l’otage.
Les manifestants ont aussi déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Libérez Amirouche», «Halte aux kidnappings». Ainsi, après trois heures de rassemblement qui a drainé une foule nombreuse, les villageois ont organisé une grande caravane de sensibilisation à travers les localités de Beni Zmenzer et celles des communes limitrophes. Une file de dizaines de véhicules a sillonné la région. Des citoyens, à l’aide de mégaphones, ont lancé des appels à la libération de la victime. Durant tout l’après-midi et jusqu’en fin de journée, les habitants de Beni Zmenzer continuaient leurs action qui les ont menés vers Beni Douala, Souk El Thenine, Mechtras, où des citoyens de ces localités se sont joints à la caravane, histoire de se solidariser avec la famille de l’otage et de s’élever contre les rapts qui ont frappé de plein fouet le flanc sud de la wilaya de Tizi Ouzou.
«On doit s’unir comme un seul homme, car dénoncer les kidnappings est l’affaire de tous», a déclaré un élu.
Par ailleurs, dans un communiqué diffusé à grande échelle dans la région, la cellule de crise, qui tire la sonnette d’alarme («Alerte kidnapping»), condamne fermement l’enlèvement de Amirouche. Elle exhorte également la population à faire preuve de vigilance et de solidarité en cette circonstance. Les membres de la même cellule devaient aussi se réunir hier, en début de soirée, pour décider des autres actions à entreprendre dans le sillage de la mobilisation pour la libération du jeune Amirouche.
