Amar Ghoul ne désespère pas de voir le président Bouteflika rempiler pour un quatrième mandat. Après de nombreux appels lancés ici et là, le président du Tajamou Amel Jazaïr (TAJ), qui soutient avec zèle l’option d’un nouveau mandat pour Bouteflika, décide de la jouer collectif pour donner du punch à sa démarche. Ainsi donc, il a annoncé hier la création du «Groupe pour la loyauté et la stabilité». Ce groupe, qui va visiblement porter «très haut» la candidature espérée, non encore annoncée, du Président sortant, est composé de «26 partis», selon Ghoul. Lesquels ? Pour le président du TAJ, le plus important est le but de l’action. Peu importe qui est derrière. Convaincu de l’aptitude du Président, convalescent, à se représenter et à «diriger» le pays durant un autre quinquennat, Amar Ghoul a assuré, dans une conférence de presse, que ce nouveau front pour le quatrième mandat se chargera de préparer le terrain pour une nouvelle candidature, à travers notamment la collecte des fameuses 60 000 signatures exigées par la loi électorale.
Et pour celui dont le nom revient avec acuité dans l’affaire de l’autoroute Est-Ouest qui a fait couler beaucoup d’encre et qui est entre les mains de la justice, c’est un jeu d’enfant tant «le président Bouteflika a beaucoup fait pour ce pays». Son parti et ses nouveaux «alliés», affirme-t-il, sont «fin prêts» à battre le pavé pour que le chef de l’Etat continue son «œuvre de reconstruction de l’Algérie et de développement».
Le ministre des Transports et ses nouveaux «partenaires» politiques ont entamé, dès hier, l’opération de collecte des signatures en faveur du chef de l’Etat. «C’est une première étape qui sera suivie d’une coordination autour de l’action à mener sur le terrain et de proximité», a-t-il souligné.
Le Groupe pour la loyauté et la stabilité organisera des rencontres périodiques dans le but de tracer un programme pour la campagne électorale. Pour l’ancien ministre des Travaux publics, tout sera fait pour faire passer la candidature de Bouteflika qui est, selon lui, «le seul espoir» qui «reste à l’Algérie» dans un contexte régional tendu. Amar Ghoul est allé jusqu’à qualifier la candidature de Bouteflika d’«incontournable» pour préserver «la paix et la stabilité» dont «jouit» le pays depuis des années. «La décision de soutien émane de notre conviction que le président Bouteflika est l’homme en mesure de préserver la sécurité et la stabilité de l’Algérie, qui fait face à des menaces régionales et internationales», argue Ghoul, pour qui l’état de santé du président Bouteflika n’est «un obstacle» ni pour la campagne ni pour la gouvernance.
Amar Ghoul, qui fait partie de la galaxie des fervents défenseurs du quatrième mandat, dit que «les portes de l’adhésion au groupe sont ouvertes aux différentes formations politiques et personnalités nationales qui partagent les mêmes principes».
Ce front, qui vise ainsi à contrer celui des «vingt» qui s’achemine vers le boycott de la Présidentielle en l’absence de garanties de transparence, compte, entre autres partis, le Mouvement de la jeunesse démocratique, le Mouvement national pour la nature et le développement, le Front national des indépendants pour la concorde, le Front national de l’authenticité et de la liberté, le Parti du renouveau algérien, le Parti du rassemblement national, le Parti de la concorde nationale et l’Union pour le rassemblement national. Amar Ghoul aimerait bien voir le FLN de Amar Saadani, principal promoteur du quatrième mandat, rejoindre ce front pour atteindre leur objectif commun : maintenir le statu quo actuel et éviter toute alternance au pouvoir. Un statu quo bien nécessaire pour éviter l’«avalanche» d’affaires de corruption qui ont fortement entaché le troisième mandat de Bouteflika.



