Ils ont une caractéristique: la virulence. Tant qu’ils n’ont pas atteint leur objectif, ils redoublent de férocité.
L’Algérie qui a basculé dans la numérisation pour assurer un service public de qualité, rendre plus fluides les échanges économiques, mettre fin aux tracasseries administratives est brutalement confrontée au phénomène de la cybercriminalité. Un vaste chantier dont l’enveloppe financière qui lui est consacrée pèse lourd dans les budgets des entreprises qui se sont jetées à l’eau. Les attaques potentielles qu’elles subissent de la part de hackers en plus de les exposer à des pertes financières conséquentes se répercutent indéniablement sur la qualité de leurs services.
Leur clientèle est en première ligne des dommages collatéraux. L’expérience que vient de vivre Algérie télécom qui a dû faire front avec succès heureusement durant plusieurs jours à une salve d’attaques de ce type révèle à quel point la vigilance est de mise. Ces pirates du système informatique ont une caractéristique: La virulence. Tant qu’ils n’ont pas atteint leur objectif ils redoublent de férocité. Ce que vient de vivre Algérie télécom illustre idéalement ce type de situation qui l’a mise sur la défensive. «La journée du jeudi 16 novembre a connu une recrudescence de tentatives d’intrusion qui n’ont pas abouti, avec une volonté manifeste du cybercriminel à l’origine de cette agression, de congestionner le réseau de communication de l’entreprise», a indiqué un communiqué d’Algérie télécom. Plus de peur que de mal. «Suite aux tentatives d’attaques informatiques dont a été victime notre système d’information, et afin de garantir un traitement sans risque des données de nos clients, la mise en service des applications nécessaires au fonctionnement des agences commerciales se fait progressivement à partir de ce matin (hier Ndlr)», a souligné l’opérateur de téléphonie. Une réaction qui démontre que l’Algérie qui a opté pour cette technologie de pointe possède un potentiel indéniable pour faire front à ces criminels des temps modernes qui ont investi le domaine sécuritaire. Les services concernés sont sur les dents. Un programme de sensibilisation à caractère «préventif» visant à protéger les mineurs contre la cybercriminalité a été lancé par le commandement de la Gendarmerie nationale. Il vise notamment à sécuriser le territoire et à protéger la frange la plus vulnérable de la population. Les forces de sécurité, l’armée, la police, la Gendarmerie nationale sont sur le qui-vive. Sur le théâtre des opérations la traque s’intensifie contre les trafiquants d’armes, de carburant, de drogue, les groupes terroristes. La lutte s’est déplacée sur Internet qui est devenu le terrain de chasse favori des organisations terroristes, Daesh en l’occurrence, pour recruter les futurs candidats au «djihad», y cohabitent réseaux pédophiles, sites pornographiques et bien d’autres à vocation criminelle (trafic de drogue, d’armes à feu…) inavouée. Une menace permanente pour la jeunesse algérienne, frange de la population la plus fragile et sans doute la plus exposée à ce chant des sirènes qui se transforme automatiquement en cauchemar. Elle demeure la cible d’une cybercriminalité à plusieurs visages. Fraude, espionnage, escroquerie, détournement de données confidentielles, piratage, usurpation d’identité… Le phénomène ne cesse de s’exacerber en prenant des formes de plus en plus diverses et variées. En plus d’avancer dans l’ombre. Le débusquer requiert une surveillance de tous les instants. L’Algérie vient de le démontrer…