Inattendu également, les Algériennes ont réussi à se hisser jusqu’en demi-finale et ont terminé quatrièmes. Une belle performance au vu du niveau de notre équipe nationale et de ses résultats antérieurs. En somme, sportivement parlant, cette 21e CAN a été une totale réussite pour l’Algérie. Mais est-ce que cela veut dire, pour autant, que le handball national va bien ? Il est clair que toute consécration internationale peut être source de motivation pour les pratiquants de la discipline en question, notamment les catégories les plus jeunes. Pour peu que les instances en charge du sport prennent les décisions et initiatives adéquates afin de faire fructifier l’élan provoqué.
Et c’est justement là où se situe le rôle de la Fédération algérienne de handball (FAHB) et, par extension, le ministère de la Jeunesse et des Sports, principal bailleur de fonds en matière de préparation des équipes ou d’infrastructures, pour ne citer que ces deux aspects. Désormais, les amoureux de la petite balle seront plus exigeants avec le handball national. Il n’est pas permis d’arriver en haut du tableau continental pour jouer les seconds rôles après. D’autant plus que le potentiel existe. Sauf que cela passe, inéluctablement, par la mise sur pied d’un championnat de niveau appréciable, animé par des clubs solides en termes d’ancrage, de pérennité et de capacité à encadrer et former des jeunes. A ce titre, il faut dire que ce résultat de la sélection nationale est beaucoup plus un exploit arraché par des handballeurs et un staff indéniablement motivés. Ce n’est nullement le reflet du championnat, puisque celui-ci a évolué, ces dernières années, au rythme d’une crise qui a failli être dévastatrice.
Le championnat senior de handball a même dû s’arrêter pendant deux saisons ; il a repris l’année passée avec une formule alambiquée que les nouveaux responsables de la Fédération ont improvisée afin d’accélérer le retour à la normale. De plus, beaucoup de clubs de handball vivent des situations financières difficiles. Il y a trois ans, un club dont la section football dépensait annuellement une vingtaine de milliards, n’a pu prendre en charge son équipe de handball pour un trajet d’une centaine de kilomètres. L’équipe a dû déclarer forfait plusieurs fois durant la même saison. Pour dire que, finalement, cette consécration africaine ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Beaucoup de travail reste à faire. Et le handball national n’est pas mieux loti que le football.